mercredi 17 novembre 2010

Là-bas

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Là-bas, de l'autre côté
Là-bas, sur l'autre rive, les arbres ont perdu la tête dans les eaux du grand fleuve.
Le paysage est une algue aux couleurs d'émeraude avec son
ciel mouillé et son regard d'agate.

Là-bas, de l'autre côté du miroir minéral …
Là-bas, sur les rives de l'autre monde, des géants gorgés de sève et vêtus
d'écorce abordent l'infinie traversée, à la surface de

fluides transparences.


Là-bas, de l'autre côté du grand fleuve …
Les arbres ont repeint leur âme avec l'ocre de la terre et l'encre du ciel lave leurs cheveux.
Sous les virevoltes du vent, les feuilles courent et s'attrapent
comme les enfants jouant à chat.


Là-bas, si près, si loin …
Dans le silence qui s'installe avant que l'orage ne referme le ciel, des oiseaux
de cendre passent sur le temps et de la pointe de leurs ailes,

écrivent en lettres d'eau … la beauté de l'instant.

13 novembre 2008




(Aquarelle : maria-d. c / 16 – 11 – 2010)

13 commentaires:

michel, à franquevaux. a dit…

Là-bas, la liberté.

pierre a dit…

Le ciel inverse
est encore plus profond
en son reflet

Ton aquarelle me fait souvenir d'un de rêve...

Les arbres tremblés
caressant les nuages
miroir enchanté

Bifane a dit…

Cette autre rive, là-bas, qui semble toujours nous dire que nous aurions pu y être, et que peut-être, nous aurions dû...

camille a dit…

Quel instant de beauté vous nous offrez chère Maria-D ! Et ces "oiseaux de cendre" magnifiques, comme si rien n'avait réellement existé, ou alors, comme si l'état de grâce était atteint à son sommet, la sublimation de l'être. Tête en bas, mais au plus haut. Merci.

jjd a dit…

SUR L'AUTRE RIVE

des rêves d’endormis

qui font tourner l’individu en bourrique

en barrique d’un vin noir ou gris


Sur l’autre rive

des rêves d’éveillés

sans ruses

pour retenir le cours des choses

le fleuve de boue

où passe sous la feuillée

le jeu d’Adam et d’Ève


En l’autre rive

la otra orilla

où versant dans le rythme

nous dessinons ces images
qu’aucun miroir ne peut voir

à peine quelques lèvres
répètent le poème

Anonyme a dit…

es una maravilla..un encanto
besotes
tilk

Gérard Méry a dit…

Le silence aurait-il une mémoire...avant l'orage

Bruno a dit…

Dans l'eau des mots en épuration du temps...

...Dans le silence qui s'installe avant que l'orage ne referme le ciel, des oiseaux
de cendre passent sur le temps et de la pointe de leurs ailes,
écrivent en lettres d'eau … la beauté de l'instant.

Sublime Maria

maria-d a dit…

@ Michel de Franquevaux... La liberté chérie... Oui !


@ Pierre... Le rêve est une bulle légère, légère, légère que nul jamais ne peut saisir... merci Pierre pour tes haïku paysagés.


@ Bifane... Oui, mais à quoi bon les "si j'avais..." n'est-ce pas cela la base de tous nos maux. ?
Prendre la vie comme elle nous vient avec sa douceur et sa dureté et en faire pour soi quelque chose de bon et de bien... merci Bifane pour votre sensibilité


@ Camille... Rien n'existe vraiment, sinon à travers le regard que nous lui posons, sinon à travers l'amour que nous lui portons... amitiés vers vous chère Camille


@ Dorio... Ce jeu d'Adam et Eve, voila un bien joli programme pour rythmer nos jours et recommencer... encore et encore...


@ Tilk ... toujours passionné et enthousiasmé cher Tilk, je t'embrasse


@ Gérard... Le silence a une mémoire des plus pure qui soit... ;-) et j'aime et ce silence et cette mémoire...


@ Bruno... merci à toi tendre fou... ... ...

Frederique a dit…

Ailleurs, on dit "lààà-baaas", tellement c'est loin, l'inspiration doit être profonde avant de prononcer et éviter de se noyer... quoi que dans la beauté,la noyade devient divine.

maria-d a dit…

@ Frederique... dans la beauté, mourir n'est rien.

ulysse a dit…

Maria je me suis immergé et rafraîchi dans vos mots et votre superbe aquarelle

estourelle a dit…

Je pense au film "si loin si proche"
film de Wim Wenders qui fit suite aux ailes du désir... devant la beauté de tes mots et la vibration des couleurs de ton aquarelle!!!!