samedi 20 novembre 2010

Résonance

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Sur les traces du vent, le ciel s’étire vers l’horizon.

Là-bas sur l’arête du monde la lumière éclate et défie la mort. La lumière est en eux, la lumière est pour eux. Ils s’attrapent, ils s’enlacent, ils rebroussent chemin et se réapproprient l’espace.
Les bêtes et les hommes se resserrent en un lien fraternel, et remontent le ciel à l’heure des sacrifices. Les oiseaux sont petits et volent entre les herbes qui frémissent en cœur sous la caresse du vent.

Les autres reviennent et chantent et dansent, et s’aiment sur la tranche. Ils se frottent le cœur et ramassent les cailloux qu’ils lavent sous les branches pour en faire des fleurs. Ils s’accrochent au soleil, et boivent le fil du temps pour embellir les âmes et soulager les corps de tous les mots de sang.

Les enfants sont contents et partent vers la mer, ils chevauchent en riant de grands chevaux de sable, qu’ils lancent au galop entre les flots d’albâtre et les lames de nacre… Ils reviennent sur la plage, lavés et vidés de leurs grandes fatigues, de leurs grandes blessures et de leurs peines de cœur. Ils se jettent sur le sable, crucifiés face au ciel. Ils avalent bouche ouverte de grandes goulées de ciel, de grands lambeaux d’écume. Ils se roulent, ils s’enlacent, ils s’étreignent et se perdent, et gémissent d’extase entre leurs bras d’ardoise.

Là-bas au creux des dunes, de grands oiseaux de paille piquent avec douceur les fines pattes du bétail.


18 novembre 2010


(Peinture : maria-d / 19 – 11 – 2010)

9 commentaires:

michel, à franquevaux. a dit…

Résonance :
de grands oiseaux.

pierre a dit…

J'aime cet horizon qui sous le vent s'étire
et nous ouvre toutes grandes les portes de l'océan
sur le sable la vague vient de déposer quelqes coquilles vides
au chardon le pied nu se blesse
la mer en calmera le cri

Kaïkan a dit…

Heureuse de te retrouver ma Maria ;-))
La tranche et l'océan sont à portée de main, entends-tu ce chant salé qui pimente les doigts et ensorcelle nos images intérieures ?

Gérard Méry a dit…

pendant ton récit j'entends la mer et les oiseaux

camille a dit…

N'est-ce pas un rêve que vous nous contez là, un rêve de ciel et d'eau où les enfants sont contents et les oiseaux de paille.

C'est beau

Frederique a dit…

J'aime l'idée, l'image, l'utopie de "se frotter le coeur" ; quelques étincelles glanées cautérisent bien les peines d'une vie ?

Bruno a dit…

Le chant du vent en symphonie d'automne...

michel, à franquevaux. a dit…

Sur les fils de la pluie...

mémoire du silence a dit…

@ Michel de Franquevaux (bis) ...

Résonance :
Sur de grands fils d'eau
les oiseaux de pluie


@ Pierre...

... et la mer a retenu le cri dans les profondeurs de son ventre de mer ...


@ Kaïkan...

Je l'entends ma Kaïkan, je l'entends plus que de raison...
pensées belles vers toi... ;-)


@ Gérard...

Les oiseaux Gérard, les oiseaux, la mer et ses oiseaux... il est bon de les suivre


@ Camille...

Un rêve qu'est-ce que c'est ? des images qui passent et nous embrasent les yeux de l'âme...


@ Frederique...

Se frotter le coeur avec une âme pure, ascétique...


@ Bruno ...

Je l'entends qui frisonne entre les bras noirs de la nuit... demain, il pleut.



>>>> à vous tous belle nuit... et beaux jours à venir