vendredi 28 janvier 2011

Le vent

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Le vent a tout emporté
les plumes de l’oiseau
la lumière de son œil
le diamant de l’enfant

Le vent a déchiré la page
du grand fleuve d’émeraude
où l’oiseau s’est noyé
dans l’encre de ses maux

Le vent a hurlé sa plainte
sur le rempart des îles
il a broyé l’oiseau divin
dans le cœur de l’enfant

L’enfant a pleuré eau
son cœur s’est déchiré
le vent l’a emporté haut
comme la plume de l’oiseau




(Peinture : maria-d)

12 commentaires:

jeanne a dit…

de belles images
tes mots
douloureuse image
celle d'un coeur qui se déchire

dourvac'h a dit…

" Le vent a tout emporté
les plumes de l’oiseau
la lumière de son œil
le diamant de l’enfant

(...)

L’enfant a pleuré eau
son cœur s’est déchiré
le vent l’a emporté haut
comme la plume de l’oiseau "

Ton poème nous emporte Là-Haut, avec encore les couleurs du bonheur accrochées aux plumes de l'Oiseau... La poésie heureuse, ces deux quatrains emplis des espoirs de l'Enfance et de sa mélancolie...

Et je t'ai (longuement) répondu sous mon "Introspection" ... Belle journée à toi, chère Maria !

camille a dit…

L'enfant, l'oiseau, les déchirures d'une enfance heureuse broyée par le rouleau compresseur du temps.
Le vent qui emporte, déchire, détruit, libère et redonne la vie par-delà les remparts, les îles, le ciel et les nues.

C'est très beau chère Maria-D, bientôt je pars vers une île presque vierge, et j'emporte avec moi un peu de vous, un peu de cet(te) enfant au coeur de plume, un peu de tout ce bonheur que je puise chez vous.

merci et à bientôt

Camille

Frederique a dit…

Ce vent qui peut rendre fou, mais s'engouffre dans les plumes pour le porter plus haut.

J... a dit…

" [...]
debout dans le vent
debout sous le soleil
debout dans le sang
debout
et
libre [...] "

Aimé Césaire

Anonyme a dit…

el viento es uno de los mas bonitos temas del poéta...
besotes
fernando

maria-d a dit…

@ jeanne... un coeur comme une image se déchire , se lance en l'air et retombe en désordre... alors, avec bonheur il nous est possible de le remettre en ordre à notre guise... rien de dramatique, si l'on sublime l'évènement...


" Un enfant sage comme une image regarde une image
Qui représente un enfant sage comme une image qui
Représente un enfant sage comme une image
Qui représente…
Mais l’enfant en a assez de cette unique représentation,
Il veut que le décor change et toute la pièce avec.
« Cette image que je regarde, j’en fais ce que je veux,
Ça me regarde.»
Il détache la page avec soin, la déchire, lance les morceaux
En l’air et attend que ça retombe, en désordre.
Et il ordonne ce désordre à sa guise, et bientôt découvre
Une autre image qui représente un enfant turbulent, comme
Il l’est lui-même souvent, secrètement et qui transforme, en
Souriant, le langage des images, comme il réforme et reforme
Les images du langage qu’on lui apprend habituellement,
Quand elles lui semblent être, et c’est souvent,
Les messages du mensonge. "

Jacques Prévert / Imaginaires



@ Dourvac'h... faire de la mélancolie une poésie heureuse, cela me plait, me sied, je prends... merci merci... bonne soirée



@ Camille... la vie redonnée par-delà les îles, par-delà le vaste monde... oui, la vie toujours la vie recommencée...
bel envol à vous cher oiseau des îles.
J'attendrai votre retour patiemment... patiemment... merci pour tout.



@ Frederique... un vent de bon augure qui regonfle les plumes dans un monde autre et haut... ;-)



@ J...
merci pour ce court extrait de "Cahier d'un retour au pays natal", court extrait si bref et si parlant... merci pour la justesse de cet écho.
♥♥♥... :-)



@ Fernando... y el mar...

abrazo

sido a dit…

Quelques plumes de l'oiseau ont quitté leur poète, se sont doucement assemblées sur une autre page pour dessiner un autre destin, une autre prison ou d'autres rêves. Il en va ainsi des plumes transportés par le vent, et des histoires qui font pleurer ou rire le coeur des enfants.

Très beau, Maria. Prévert s'est..presque... invité en même temps chez nous cette semaine !

maria-d a dit…

@ Sido...

Prévert n'est jamais très loin pour nous rappeler l'enfant que nous fûmes avec ses rires et ses larmes, ses rêves et ses cauchemars...

"La nuit, quand la maison s'ennuie, la porte s'entrebâille et vient le colporteur d'images avec la lanterne des rêves.
Ou des cauchemars."

Jacques Prévert / Imaginaires

Gérard Méry a dit…

Le vent soit il caresse soit il arrache les cœurs

jeandler a dit…

Plus loin le vent porte les mots
L'entendez-vous passer
échirant, caressant, c'est selon,
jamais indifférent?

maria-d a dit…

@ Gérard ... l'essentiel est qu'il les arrache en une caresse... ;-)


@ Pierre... et c'est bien cette non indifférence qui le rend si séduisant... j'aimerais tant pourvoir le peindre, le photographier