dimanche 13 février 2011

Lâcher prise

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Ce matin, elle n’est pas là
son corps est là, mais son esprit est ailleurs, loin…
très loin, sur une étoile qui n’existe que pour elle

On lui parle, elle n’entend pas…
elle est sortie de ce monde matériel
de ce monde sans attaches pour elle

Elle est sur l’étoile
étincelle de son œil qui glisse dans le ciel

Une étoile vermeille qui gratte doucement l’écorce des nuages
pour que tombe la poussière de ses rêves d’un autre âge

Ce matin, elle a fermé sa porte, fiévreusement…
pour ouvrir sans scrupule les portes du ciel
immensité de lumière qui la berce en silence
comme l’on berce l’enfant dans le creux de ses rêves

Ce matin, son âme s’est absentée …
pour quelques heures, quelques secondes sur le fil de l’ange
ce souffle d’or qui court entre les doigts de l’ombre

Elle a posé le poids de ses futilités sur le rebord de la terre
en espérant que le vent les précipite dans le ventre du monde
et qu’elle renaisse … enfin … auréolée du feu de l’ange









(Peinture : Rough Water / Gustav Klimt)

9 commentaires:

Kaïkan a dit…

Quelle force en ce texte, j'en suis toute fébrile tant il éveille en moi de profondes images ... Sa lecture en est multiple ...
Je savoure, Maria ;-))

jeanne a dit…

j'aimerai tant et tant
rompre tous ces fils
et me poser ailleurs
me laisser porter par le vent
Oh je me ferai légère

jeanne a dit…

je reviens sur tes mots
tes images
qui m'envollent
loin

Frederique a dit…

Comme les futilités pèsent lourds, parfois,souvent, malgré nous

maria-d a dit…

@ Kaïkan ... lecture multiple : cela est sûr
état fébrile : cela est bon
images profondes : cela s'entend

un besito ma kaïkan



@ jeanne... rompre les fils : cela est nécessaire parfois, mais toujours en garder un où se raccrocher au cas où.........

merci pour le bis



@ Frederique ... raison pour laquelle il ne faut pas s'en encombrer...

une embrasse

Gérard a dit…

Rarement été troublé à ce point par un de tes textes

gazou a dit…

est-ce du lâcher prise
ou une fuite
une peur d'avancer ?
je viendrai relire

Anonyme a dit…

Chère Maria ,,,
J’aime tant ce que vous écrivez … et Je m’envole aussi sur mon étoile …
Moi, je voudrais tant prendre l’étoile comme base permanente et principale de ma vie, changer enfin d’adresse !!! C’est une question de simple et pure « Nécessité » ! Car avec le Temps les changements profonds viennent mûrir en nous et tout change en conséquence … Le "pouvoir" de notre étoile - dont une des clés principales consiste en cette capacité, toute à développer, de « lâcher prise » - est d’avoir en soi chaque réponse et de tout accomplir pour nous, lorsque nous lâchons prise … Et donc, sans jamais renoncer au plus sublime des Rêves, Qui est Substance même de notre être en Lui, Lui laisser faire, laisser que l'Amour soit selon sa propre Nécessité, Envol vers l'accomplissement de Soi ... Douce Découverte de la Solitude Merveilleuse de notre Être en Lui dans l’Unité, et donc aussi de la Nécessité de ce dialogue intime, unique, parfait, qui nous demande très doucement de lâcher prise … une expérience à cultiver ,,, à chercher chaque Instant de notre Vie avec Douce Confiance et Fière Détermination …
À l’ Étoile donc ! Aux portes qui s’ouvrent et aux changements à venir …
Merci à Vous pour partager !
Je vous embrasse …
Votre Merciel

maria-d a dit…

@ en eau trouble cher Gérard ... Rough Water ;-))


@ Gazou ... comme le note si bien Kaïkan : "Sa lecture en est multiple" ... ce texte chacun peut le lire comme il l'entend, chacun le reçoit comme il le perçoit...
J'aime énormément ces mots de Slavko Kopac parlant de l'art et de la peinture en particulier, et je pense que ses mots peuvent parler également de l'écriture.

" J’ai dit l’art est un jeu solitaire.
C’est un jeu merveilleux, sincère et excitant.
C’est un message à soi-même.
Pur comme un cristal, parce que totalement vécu.
Il est le temps que nous rêvons.
Les images nourries par la solitude me sont rendues par le miroir qui les avait absorbées .
C’est ainsi que commence le jeu.
La feuille devient la mer, les mots, les lignes et les taches, et je regarde émerveillé la ville engloutie quand la vague rompt la surface de l’eau.
Tout est comme poème, comme une musique, comme un tableau.
Départ pour un voyage sans destination.
Ce que je sème, ce que je façonne, c’est mon monde.
Qu’il y entre celui à qui cela plaît.
Il va continuer là où je me suis arrêté.
Mon œuvre, comme toutes les œuvres, n’est jamais terminée.
Elle sera terminée par celui qui la regarde.
Puis un deuxième, un troisième, tous ceux qui vont venir après lui, continueront le même jeu ".

Slavko Kopac



@ Merciel...
Alors, "À l’ Étoile donc ! Aux portes qui s’ouvrent et aux changements à venir "
merci Merciel