lundi 13 juin 2011

Résonance

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Ici, dans la force des pierres, la solitude s’installe dans ce rayon d’argent qui traverse la terre, une plume vole et s’accroche au doigt de l’ange, tire le rideau d’étoiles et ouvre la porte du ciel. Le soleil s’installe sur le bord de l’ombre, il rit, il appelle les rêves à la dérive sur le globe qui sombre. La chaleur est de paille, elle transpire et se tait en sillage de feuilles.

Dans l’ornière du temps les enfants se répondent, ils se disent des choses qui résonnent sur l’onde, des petits riens de cailloux qui éclairent leur œil, qui grattent sous le pied et fondent sous la langue.

Ils avancent sur le temps et comptent les secondes, ils parlent avec le ciel, et caressent la pluie qui gonfle les nuages. Les anges sont partis, ils reviendront demain par la route du rivage, en confiance et sans crainte ils boiront l’eau du ciel.

Sous la lune, l’oiseau griffe les arbres et se gonfle d’orgueil dans la nuit qui s’allonge. L’heure est aux promesses, à l’amour, aux caresses et aux mots de tendresse.

Ils s’agitent, ils fatiguent, et se rongent sous la pluie, sous leur manteau de feuilles et de poudre de nuit. Les murmures se prolongent, ils s’étirent sous le masque et accrochent les cœurs aux lèvres des damnés, ils s’aiment et ils se rongent, se disent des mots coquilles dans le cœur de l’oreille, petite fleur de lys aux yeux perlés de fruits. Ils s’aiment sur la tranche, ils s’aiment sur le devant, ils s’aiment et le jour baisse, ils attendent le silence.




(Dessin encre : maria-d)

3 commentaires:

J♥♥♥ a dit…

"Roméo: Il se rit des plaies, celui qui n'a jamais reçu de blessures! (Juliette paraît à une fenêtre) Mais doucement! Quelle lumière jaillit par cette fenêtre? Voilà l'Orient, et Juliette est le soleil! Lève-toi, belle aurore, et tue la lune jalouse, qui déjà languit et pâlit de douleur, parce que toi, sa prêtresse, tu es plus belle qu'elle-même! Ne sois plus sa prêtresse, puisqu'elle est jalouse de toi; sa livrée de vestale est maladive et blême, et les folles seules la portent: rejette-la!... Voilà ma dame! Oh! voilà mon amour! Oh! si elle pouvait le savoir!... Que dit-elle? Rien... Elle se tait... Mais non; son regard parle, et je veux lui répondre... Ce n'est pas à moi qu'elle s'adresse. Deux des plus belles étoiles, ayant affaire ailleurs, adjurent ses yeux de vouloir bien resplendir dans leur sphère jusqu'à ce qu'elles reviennent. Ah! si les étoiles se substituaient à ses yeux, en même temps que ses yeux aux étoiles, le seul éclat de ses joues ferait pâlir la clarté des astres, comme le grand jour, une lampe; et ses yeux, du haut du ciel, darderaient une telle lumière à travers les régions aériennes, que les oiseaux chanteraient, croyant que la nuit n'est plus. Voyez comme elle appuie sa joue sur sa main! Oh! que ne suis-je le gant de cette main! Je toucherais sa joue! "

William Shakespeare (Juliette et Roméo : Acte II, scène II)


le commentaire serait trop long, la suite ici : http://www.angelfire.com/ca/stephrimbaud2/romeo.html

Kaïkan a dit…

Une escapade nocturne qui éveille les sens et unit le monde au corps ... Je sens passer un ange et en ai les sens vivifiés ...

camille a dit…

Le fou, l'amoureux et le poète sont farcis d'imagination.

W.Shakespeare, dans "Songe d'une nuit d'été"

http://img.over-blog.com/600x419/1/21/92/55/Mehdi/songe-d-une-nuit-d--t-.jpg