lundi 19 septembre 2011

Elle croit

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Pourquoi dire les larmes de la pensée, quand les étoiles du jour dansent sur le mur gorgé de lumière. Sans armes ni rancunes, ni rancœurs aucune elle se promène sous la lune en rêverie autour des choses, autour du vent et des nuits de sel. Les mains offertes aux caresses de l’écume, la joue tendue aux baisers des lames, chemise ouverte, poitrine offerte.

Simplement elle s’enchante, comme si sa vie lui était absente. Elle espère et revient, sans cesse elle recommence. Elle cherche et elle espère cette chose qui est là, et qu’elle recherche en vain, sur son chemin de chagrin, et de paroles bonnes qu’elle donne jusqu’à la dernière.

Sous l’arbre elle est, et elle conte, se raconte, et parle et égrène les mots… les uns après les autres. Elle s’en fait un collier, une guirlande, une portée musicale sur laquelle elle écrit un chant médiéval, un chant d’oiseau… … un texte qui avance dans les « Nuits partagées » de sa « Vie immédiate ».

Dans sa maison du silence, elle raconte, elle invente, elle avance en silence et en ombre projetée sur le mur des pleurs, où les larmes s’incrustent jusqu’à la dernière. Sous son aile repliée en un creux bien douillet, à l’amour fait son nid… ici… sous la pluie.

Dans une goutte d’eau son rêve s’éveille, grandit et s’évapore… La semeuse est dans le champ et jette les graines au vent, dans l’été et dans la nuit, dans la chaleur de l’espoir, dans la vie triste et dans l’ennui, et la lumière des étoiles… sur le mur d’insomnies lavé des larmes de l’oubli…

Elle croyait le repos possible, la tête contre le mur… elle croyait, elle croit… le présent, le passé … le fruit mûr sur le mur…

... le sablier se vide ...








(Peinture : Abyss / Yahne le Toumelin)

8 commentaires:

camille a dit…

La vie, l'espoir comme un pansement.

Ma pensée avec vous chère Maria-D.

ulysse a dit…

Parmi ces graines jetées au vent peut être que certaines fleuriront ....

Kaïkan a dit…

Le sablier se vide, il offre en particules d'or ces espoirs et ennuis que bercent les larmes d'écume et de pluie, moisson minimaliste aux coeurs purs et anoblis d'y croire encore et toujours ... Douce journée à toi, Ma Maria ;-))

Gérard Méry a dit…

On l'aime quand elle raconte et invente

Francis Etienne Sicard Lundquist a dit…

Alors,
des gerbes de soleil
brassées
comme des vents
de mer,
brûlent
le long de l'horizon
où se glisse le regard
d'un homme
pétrifié
dans le marbre
du jour.

D'autres barques
de sable
traversent
les annaux
de la ville,
épuisant
leur chair de bois peint
aux baisers
de la rive,
et viennent
se coucher
contre un roc
de granit.

Ainsi
vivent les images,
et leurs voiles
de rêves.

Votre texte
est
magnifique.

Cordialement,

Francis Etienne

virtuelle a dit…

Magnifique pour l'écho et les résonnances qui immobilisent la main effritant le mur du silence.
Bien à vous

maria-d a dit…

@ camille … Pensée, pansement… tout cela sonne joli… merci Camille


@ ulysse … certainement que certaines fleuriront …


@ Kaïkan … comme est bon et doux ce minimalisme, car là est l’essentiel… un abrazo


@ Gérard Méry … alors, laissons la encore et encore inventer, raconter…


@ Francis Etienne Sicard Lundquist a dit… merci beaucoup pour vos mots votre appréciation


@ Virtuelle … ce mur qui s’effrite est libère la parole … merci à vous

jeanne a dit…

il me semble la voir cette maison du silence
peuplée de mots
de tableaux
il me semble...