lundi 21 novembre 2011

Il cherche la joie

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Il cherche en vain, la joie sur le chemin. Il cherche le bonheur rencontré un jour de grand soleil, dans la blondeur des blés. Il cherche la gaieté dans son cœur éploré, dans son cœur démaillé. Il cherche le bonheur parti un peu plus loin sur un chemin secret.

Il cherche à perdre haleine cette femme superbe qui éclaire la vie, il cherche et ne la voit pas, il cherche et ne l’entend pas, il cherche avec folie la gaieté d’autrefois.

Elle est là sous la pierre en bordure du chemin. Elle est là bien présente et à portée de main. Elle est là bien cachée à ses yeux qui ne voient pas, elle est là silencieuse à son cœur qui n’entend rien. Sans bruit elle attend qu'il vienne la cueillir, la saisir sans la prendre pour en faire un jardin.

Il cherche en vain la joie qui rit sur le chemin.




(Peinture : maria-d)

14 commentaires:

camille a dit…

" Une femme dit alors:
"Parle-nous de la Joie et de la Tristesse."
Il répondit:
Votre joie est votre tristesse sans masque.
Et le même puits d'où jaillit votre rire a souvent été rempli de vos larmes.
Comment en serait-il autrement ?
Plus profonde est l'entaille découpée en vous par votre tristesse, plus grande est la joie que vous pouvez abriter.
La coupe qui contient votre vin n'est-elle pas celle que le potier flambait dans son four ?
Le luth qui console votre esprit n'est-il pas du même bois que celui creuse par les couteaux ?
Lorsque vous êtes joyeux, sondez votre coeur, et vous découvrirez que ce qui vous donne de la joie n'est autre que ce qui causait votre tristesse.
Lorsque vous êtes triste, examinez de nouveau votre coeur. Vous verrez qu'en vérité vous pleurez sur ce qui fit vos délices.

Certains parmi vous disent: "La joie est plus grande que la tristesse", et d'autres disent: "Non, c'est la tristesse qui est la plus grande."
Moi je vous dit qu'elles sont inséparables.
Elles viennent ensemble, et si l'une est assise avec vous, a votre table, rappelez-vous que l'autre est endormie sur votre lit.

En vérité, vous êtes suspendus, telle une balance, entre votre tristesse et votre joie.
Il vous faut être vides pour rester immobiles et en équilibre.
Lorsque le gardien du trésor vous soulève pour peser son or et son argent dans les plateaux, votre joie et votre tristesse s'élèvent ou retombent."

Khalil Gibran

ulysse a dit…

Seul celui qui cherche vit.....le tableau Maria est magnifique

François a dit…

La joie est un passage sans véritable issue.
La chercher, la trouver, relève de l'éphémère.

pierre a dit…

Et dans l'or des blés mûrs
dans un parfum de paille le bonheur
alouette alouette
s'est envolé

Estourelle a dit…

"Faire un jardin" de nos vies voilà tout le secret!

J'aime bien aussi "la prendre sans la saisir" !
c'est une belle"maxime" ! de vie !

Gérard Méry a dit…

C'est l’espérance qui fait avancer ! ta peinture est magnifique Maria

Neyde a dit…

On ne cherche pas la joie
La joie nous cherche elle même
Il faut l'attendre ...

Anonyme A a dit…

toutes ces choses précieuses,
bien présentes et à portée de main,
mais souvent que l'on ne voit pas.

jeanne a dit…

la joie
ce moment éphémère
qui illumine
qui tient chaud
sur le chemin de l'hiver

mémoire du silence a dit…

A vous tous venus ici... grand merci



" La joie

Oh ces larges beaux jours dont les matins flamboient !
La terre ardente et fière est plus superbe encor
Et la vie éveillée est d'un parfum si fort
Que tout l'être s'en grise et bondit vers la joie.

Soyez remerciés, mes yeux,
D'être restés si clairs, sous mon front déjà vieux,
Pour voir au loin bouger et vibrer la lumière ;
Et vous, mes mains, de tressaillir dans le soleil ;
Et vous, mes doigts, de vous dorer aux fruits vermeils
Pendus au long du mur, près des roses trémières.

Soyez remercié, mon corps,
D'être ferme, rapide, et frémissant encor
Au toucher des vents prompts ou des brises profondes ;
Et vous, mon torse droit et mes larges poumons,
De respirer, au long des mers ou sur les monts,
L'air radieux et vif qui baigne et mord les mondes,

Oh ces matins de fête et de calme beauté !
Roses dont la rosée orne les purs, visages,
Oiseaux venus vers nous, comme de blancs présages,
Jardins d'ombre massive ou de frêle clarté !

A l'heure où l'ample été tiédit les avenues,
Je vous aime, chemins, par où s'en est venue
Celle qui recélait, entre ses mains, mon sort ;
Je vous aime, lointains marais et bois austères,
Et sous mes pieds, jusqu'au tréfonds, j'aime la terre
Où reposent mes morts.

J'existe en tout ce qui m'entoure et me pénètre.
Gazons épais, sentiers perdus, massifs de hêtres,
Eau lucide que nulle ombre ne vient ternir,
Vous devenez moi-même étant mon souvenir.

Ma vie, infiniment, en vous tous se prolonge,
Je forme et je deviens tout ce qui fut mon songe ;
Dans le vaste horizon dont s'éblouit mon oeil,
Arbres frissonnants d'or, vous êtes mon orgueil ;
Ma volonté, pareille aux noeuds dans votre écorce,
Aux jours de travail ferme et sain, durcit ma force.

Quand vous frôlez mon front, roses des jardins clairs,
De vrais baisers de flamme illuminent ma chair ;
Tout m'est caresse, ardeur, beauté, frisson, folie,
Je suis ivre du monde et je me multiplie
Si fort en tout ce qui rayonne et m'éblouit
Que mon coeur en défaille et se délivre en cris.

Oh ces bonds de ferveur, profonds, puissants et tendres
Comme si quelque aile immense te soulevait,
Si tu les as sentis vers l'infini te tendre,
Homme, ne te plains pas, même en des temps mauvais ;
Quel que soit le malheur qui te prenne pour proie,
Dis-toi, qu'un jour, en un suprême instant,
Tu as goûté quand même, à coeur battant,
La douce et formidable joie,
Et que ton âme, hallucinant tes yeux
Jusqu'à mêler ton être aux forces unanimes,
Pendant ce jour unique et cette heure sublime,
T'a fait semblable aux Dieux."

Émile VERHAEREN

Corinne a dit…

Prenre le temps de s'arreter de ramasser cette petite pierre sur le chemin apparemment si anodine. En la tenant bien au creux sa main en fermant les yeux juste écouter ses secrets ...

Magnifique peinture!

maria-d a dit…

@ camille … merci pour cette belle leçon


@ ulysse … merci Ulysse


@ François … et on ne risque rien d’y essayer


@ pierre … et s’en reviendra


@ Estourelle … sans lui brider les ailes ;-))


@ Gérard … honorée je suis cher ami merci


@ Neyde … alors, il nous faut être disponible à l’accueillir n’est-ce pas ?


@ A … il suffit d’ouvrir l’œil, l’esprit et le coeur


@ jeanne … et rafraichit sous la canicule en été


@ Corinne… merci Corinne tu as tout saisi



>>>>>>>>>>>>> à vous tous belle soirée

Maïté/ Aliénor a dit…

A trop éclairer, nous en sortons éblouis ou aveugles; le regard s'aiguise mieux entre balance de l'ombre et de la lumière. Se faire coquille pour accueillir un peu de la joie du chemin.

gazou a dit…

J'aime beaucoup ce texte poème
Combien de fois n'avons-nous pas su la cueillir cette joie qui pourtant était à la portée de notre main