vendredi 20 janvier 2012

Froid

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____________________L’hiver
____________________la mort rôde
____________________son cœur bat
____________________sous la neige insatiable
____________________en lambeaux d’éther
____________________et de gel sur le fleuve qui se fige
____________________là-bas
____________________là-bas de l’autre côté du ciel
____________________là-bas









(Dessin : maria-d)

10 commentaires:

Brigetoun a dit…

pauvre hiver qui fait penser à la mort, instinctivement - faut dire qu'il malmène

jeanne a dit…

je l'ai vu sous la neige
et mon coeur
s'est ralenti

camille a dit…

Une fée aux doigts de gel
qui tourmente les oreilles

Anonyme a dit…

c'est ainsi que je le ressens
bel écrit
tilk

el duende a dit…

Une atmosphère feutrée comme la neige qui estompe les pas. Lis 'neige" de Maxence Fermine. On le trouve en téléchargement gratuit. C'est éminemment poétique et tu ne porteras plus sur la neige le même regard ...
Bonsoir Maria.

maria-d a dit…

@ Brigetoun

Dans l’interminable
Ennui de la plaine,
La neige incertaine
Luit comme du sable.

Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune,
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.

Comme des nuées
Flottent gris les chênes
Des forêts prochaines
Parmi les buées.

Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.

Corneille poussive
Et vous, les loups maigres,
Par ces bises aigres
Quoi donc vous arrive ?

Dans l’interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable.

Paul Verlaine




@ Jeanne

En hiver

Le sol trempé se gerce aux froidures premières,
La neige blanche essaime au loin ses duvets blancs,
Et met, au bord des toits et des chaumes branlants,
Des coussinets de laine irisés de lumières.

Passent dans les champs nus les plaintes coutumières,
A travers le désert des silences dolents,
Où de grands corbeaux lourds abattent leurs vols lents
Et s’en viennent de faim rôder près des chaumières.

Mais depuis que le ciel de gris s’était couvert,
Dans la ferme riait une gaieté d’hiver,
On s’assemblait en rond autour du foyer rouge,

Et l’amour s’éveillait, le soir, de gars à gouge,
Au bouillonnement gras et siffleur, du brassin
Qui grouillait, comme un ventre, en son chaudron d’airain.

Emile Verhaeren




@ Camille

La blanche neige
Les anges les anges dans le ciel
L’un est vêtu en officier
L’un est vêtu en cuisinier
Et les autres chantent

Bel officier couleur du ciel
Le doux printemps longtemps après Noël
Te médaillera d’un beau soleil
D’un beau soleil

Le cuisinier plume les oies
Ah! tombe neige
Tombe et que n’ai-je
Ma bien-aimée entre mes bras

Guillaume Apollinaire




@ Tilk

L’Hiver

Au bois de Boulogne, l’Hiver,
La terre a son manteau de neige.
Mille Iris, qui tendent leur piège,
Y passent comme un vif éclair.

Toutes, sous le ciel gris et clair,
Nous chantent le même solfège ;
Au bois de Boulogne, l’Hiver,
La terre a son manteau de neige.

Toutes les blancheurs de la chair
Y passent, radieux cortège ;
Les Antiopes de Corrège
S’habillent de martre et de vair
Au bois de Boulogne, l’Hiver.

Théodore de Banville

maria-d a dit…

@ El duende ... j'ai lu "neige" de Fermine une trentaine de fois et l'ai offert une dizaine de fois...

J'aime la neige...

L'écriture dit parfois l'au-delà ce que nous ressentons... l'écriture n'est qu'écriture...


et pour vous en écho :

"La neige est un poème. Un poème qui tombe des nuages en flocons blancs et légers.
Ce poème vient de la bouche du ciel, de la main de Dieu.

Il porte un nom. Un nom d'une blancheur éclatante.

Neige"


p.13

Gérard Méry a dit…

l'effet dit vert est gris l'hiver !

Bruno a dit…

Sous l'amer désert du temps , les âmes en peines , les mots dissolus , la lumière est au bout du chemin...

jeandler a dit…

L'hiver frissonne
les herbes se hérissent
souffle la bise bat le volet
je me recroqueville dans ma coquille