jeudi 2 février 2012

Couture

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__________Coudre la lumière aux ourlets du frisson
__________s’accrocher aux fibres ténues des passions
__________et tisser la vie à grands coups d’ambition

__________Se glisser en silence dans les couloirs du temps

__________secouer les esprits qui s’endorment insouciants
__________et couper les cheveux des poètes de sept ans

__________Raccommoder les jours déchirés par les brumes

__________broder les soleils sur les plumes du vent
__________rapiécer les étoiles sous la lune encore brune

__________Faufiler à grands traits les neiges éternelles

__________laver les paupières de nos cœurs en dentelles
__________douce consolation est ce souffle matriciel




(Peinture : L'Or du temps (détail) / maria-d)

11 commentaires:

jeanne a dit…

émue par tous ces mots de couture que tu utilises
ma mère était couturière
ces mots qui cousent le temps
ces raccommodages de rêves
quand je faufilais...

Patrick Lucas a dit…

merveilleux assemblage
tout en douceur

O a dit…

Que de beauté dans ce détail de peinture : entre lumière et ténèbre, et ce souffle matriciel, que j'entends comme le souffle originel, la parole première de la création, cette voix qui nous ouvre au monde.
merci pour tout simplement aimer.

Anonyme a dit…

Et la Mère, fermant le livre du devoir,
S'en allait satisfaite et très fière, sans voir,
Dans les yeux bleus et sous le front plein d'éminences,
L'âme de son enfant livrée aux répugnances.

pierre.b a dit…

Point de croix sur la cime des arbres...juste le temps que l'on tisse en silence..et les feuilles qui s'évadent..plages blanches...et le ciel qui murmure sous le vent...Juste un dé que l'on jette sur le sol...pour une note ou un fil de couleur..pour une jupe qui s'envole..neige blanche..et les lèvres qui se posent..frissonnantes...

maria-d a dit…

@ jeanne ...
mots et couture des mamans
entre les feuillets du temps
l’enfance se reprise souvent



@ Patrick Lucas ...
Un patchwork de saveurs



@ O ... aimer tout simple ce souffle divin … merci



@ Anonyme ...
" Et la Mère, fermant le livre du devoir,
S'en allait satisfaite et très fière, sans voir,
Dans les yeux bleus et sous le front plein d'éminences,
L'âme de son enfant livrée aux répugnances. "

Arthur Rimbaud



@ pierre.b ... merci pour ce bel écho… en retour…

Point d’arrêt
aux pieds des étoiles
silence tressé
au fil des syllabes
pages nacrées
aux lèvres du vent

Le dé est plein
des couleurs du temps
robes du ciel
par la neige saupoudrées
bouche ouverte
au frisson de l’instant

François / O a dit…

Ce souffle de lumière venu de la nuit du ventre de la terre.
amitié et grand merci

if6 a dit…

amitié à toi.

Gérard Méry a dit…

Tu sais tirer ton épingle

maria-d a dit…

@ François / O... ;-))


@ if6 ... amie ;-)


@ Gérard ... du jeu ? pas toujours...

" Tirer son épingle du jeu proviendrait du XVe siècle. On dit que les fillettes jouaient à un jeu qui consistait à placer des épingles dans un cercle dessiné près d'un mur. Elles devaient ensuite les faire sortir avec une balle en réussissant à ce que celle-ci frappe le mur et vienne ensuite ricocher dans le cercle. Au minimum, il fallait récupérer ce que l'on avait mis en jeu. Ainsi, "tirer son épingle du jeu" signifie que l'on réussit à sauver sa cause, ses intérêts propres."

Estourelle a dit…

cette chaude lumière me réchauffe!!!!