Mémoire -
silence
je suis
aujourd’hui prise au
piège
poser les mots dissoudre la phrase
puis s’assoir à
l’envers du livre
plus loin encore
le corps épris
l’été le goût du sel
la langue humide
sous le verre d’eau
revers du temps
virage abrupte le cœur se penche
cailloux de sable
le miel coule
la nuque fine biaise
le silence
chemin des dunes
route des pluies
le ciel est dur d’un
bleu de zinc
son œil cligne sous
l’orage
averse déluge
l’esprit se noie
la fin est proche
rentrer chez
soi –
silence des plages
vertes
seule la page
(Dessin : maria-d)
9 commentaires:
"Si tu trouves du miel, n'en mange que ce qui te suffit, De peur que tu n'en sois rassasié et que tu ne le vomisses."
(Proverbes 25:16)
Très beau.
Seule la page face à soi-même
un dilemme quand l'écriture se fait attendre
J'♥ ceci
Ton silence est très fort Maria
se sentir prise au piège
repartir en silence
toujours plus loin
magnifique
comme le goût de la pluie
... sous les mots les algues
sous les algues la plage
vertes
Et la page, ce nouveau commencement.
"La mer est un gisant;gémissent au secret
Les vents en Eole captifs;
Des pointes seules du trident Neptune sur les vastes
Ondes fait courir un frisson;
L'éclat blanc de la plage étincelle de mille
Petits reflets de soleil vif.
Inutiles, les grands airs que nous nous donnons.
rien, dans ce monde étranger,
Ne reconnaît notre apparente grandeur, rien
Sur nous par raison ne se règle,
Si de cette mer calme, ici, mes profondes empreintes
Trois vagues les effaceront,
Que me fera la mer qui sur la plage aux noirs éclats
Est l'écho de Saturne ?"
Fernando Pessoa
Tes poèmes sont comme la mer, toujours recommencés... Variations sur un même thème, comme un monologue interieur qui poursuit sa quête...
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