mercredi 26 décembre 2012

La nuit me mord







               Âme pliée et dévorée
               mère absente   instant brûlant
               oubli frileux des jours heureux
               lèvres du ciel autour des yeux

               étoffes de laine tissées de peine
               maigre chagrin sur le chemin des lendemains
               l’hirondelle pleure   s’accroche aux fleurs

               il se fait tard sur le retour
               la lumière fuit    rase la paille
               chemin du soir et graines vierges
               tête défaite
               un œil se plisse attrape l’heure
               du jour en transe dans le regard
               une porte s’ouvre
               le cœur se noue
               la gorge tremble sous le garrot

               ronde de nuit les cloches tintent
               entre les murs des noirs ennuis
               oiseaux obscurs aux ailes peintes
               viennent et se jettent contre les branches
               au creux des vagues une lettre blanche
               une douce absence
               crie et divague

silence
errance
la nuit
me mord





(Peinture : [détail de peinture] / maria-d)

8 commentaires:

Patrick Lucas a dit…

le désert de l'abandon
colle aux larmes sèches du ciel
l'horizon s'embrase

Jean a dit…

Magnifique poème !
J'en adore les images et la musique .
Mais....un peu trop triste , surtout en cette période de fêtes .
je vous souhaite tout le bonheur possible , ainsi qu'à tous ceux que vous aimez .

Gérard Méry a dit…

...elle te mord et t'inspire

Bernard a dit…

Une fois, peut-être, je te dirai ce voyage nocturne.
"Va, dors ! L'espoir luit comme un caillou dans un creux..."

Frederique a dit…

Tu laboures tant et tant... tu as une mère, disparue, certes, mais éternelle en ta mémoire. C'est beaucoup Maria, et même les morsures de la nuit sont de tendres affections, du bout des dents, du bout des lèvres.

Maïté/Aliénor a dit…

Belle expression d'une mélancolie teintée de souvenirs envolés.
Non, pas envolés. Agrippés aux mots, au cœur.
Très beau malgré le pincement au cœur.

O a dit…

Ecriture d'une grande profondeur, et si il y transpire de la tristesse, ce n'est pas de la tristesse, mais une grande force de vie, une foi en la lumière profonde. Un cheminement plus qu'une errance dans les ténèbres et cette morsure d'amour qui vient vous impulser la vie.

maria-d a dit…

@ Patrick Lucas...

Embrasement
des larmes à l’abandon
le ciel à l’horizon



@ Jean ...

"Jamais nous ne goûtons de parfaite allégresse :
Nos plus heureux succès sont mêlés de tristesse ;
Toujours quelques soucis en ces événements
Troublent la pureté de nos contentements."

Pierre Corneille / Le Cid / Don Diègue (Act 3 ; scène 5)

à vous aussi Jean que le meilleur vous soit en ces jours d’allégresse
Et merci pour votre appréciation



@ Gérard Méry ...

Sa morsure me nourrit…



@ Bernard ...

Ô ! oui dis-moi, conte-moi
Et tu dorloteras les rêves de ma sieste,
Et je chantonnerai comme un enfant bercé.

(que Paul me pardonne cette petite adaptation)



@ Frederique ...

Du bout des dents
du bout des lèvres
elle caresse mon cœur
et lèche mes peines
;-)
Je me souviens
qu’Elle était belle



@ Maïté ...

"La mélancolie, c'est le bonheur d'être triste"
Victor Hugo

Douces pensées vers vous Maïté et grand merci



@ O ...

Que vous dire cher O que vous n’ayez saisi
merci