jeudi 28 février 2013

Résonance vers " Âme ravie "





La voix des origines, morcelée, réconciliée. Il l’entend et l’attend. La rive à portée de main, et la vie en dedans. Une rayure dans le ciel, une zébrure. 

Il s’arrête et se perd, la tranche sur les genoux, la saison est debout. Le soleil tombe, lanières de lumière. Aveuglement de l’eau. 

Le bras est fort, robuste, il tranche et il enlace le temps et ses petits. Une aventure ancienne, une griffure démaillée, reprisée et venue sur le bord du passé. Il se donne à genoux, sur la tranche et la rampe. Une trace à son cou, petite blessure d’hier, séchée et oubliée jusqu’au jour, retrouvée. 

Les oreilles ouvertes, la bouche serrée, le piège est posé, une aurore : le cœur a respiré et le pied s’est levé. Sur la rive l’âme s’endort, elle a beaucoup pleuré. Un fil à la dérive, un cheveu noué à la cheville du temps. Un lien pour les présents, fidélité pour les absents. 

Derrière la tenture, une ouverture, une fenêtre, un crédo. Le vent a entendu et de son pied d’éther il secoue un peu l’air. C’est un envoûtement, l’âme s’est délivrée, la lanière a cédé, un soupçon, une étoile dans la tasse de thé. 

Le cœur est un ami, un enfant désiré, les oiseaux dans le vent crient le bec poudré. Pain d’épices et de riz, la clarté des années, la vie amoncelée. Croix de bois et de paille, la bataille est devant, il dit son peuple, ses enfants, ses passions et sa raison dans l’âme. 

Un cœur, une prière, une voix vers le ciel et un trou en dedans. La blessure est ouverte et l’eau coule sans bruit. Ses os sont un grand tremblement, une erreur sur le pied, une futilité. Il brisera le temps, la chose insoupçonnée et la trace d’argent, la nacre sur le chemin. 

La voix est revenue, elle a traversé le vent et troué la mesure sur le fil de l’air. Mains jointes et adorées, une racine tenue au bout de son doigt, nu. Il vibre et il tisse, et se tend sur la rive, entre deux eaux et une pierre en morceaux. Il est l’autre, enfin. 

Une aubaine pour eux, sous l’arbre à branches ouvertes, il revit, il sourit, il ouvre sa souffrance et la dépose là, sur le sol, face au vent, dans le froid, sur le drap de la nuit. Il est libre, léger. Un silence est né. 

Le noir est à l’amour, lucidité, et ouverture. La vie est là et il la voit… comme la douleur, cet insecte étrange que l’on broie du bout du pied. La raison, sa raison : une beauté noire dans l’égarement. Tout simplement. 

La voix est bâtie fil à fil, le cœur sur le ruban et les liens en avant. Le ciel est si grand, les yeux s’y perdent. Les dieux sont debout, blanche vigueur de l’éclair… ils règnent sur les vivants. Amour sur le caillou. 

Une brèche sur la rive, dans la pierre ancestrale. Les oiseaux sont partis, ils volent dans le ciel clair. Les regards sont de verre, ils embrassent les mots dans leur habit d’éther. Le cœur est retrouvé, il est rouge, reposé dans la main du vainqueur. Il l’a vue, l’a tenue, elle existe : "l’âme ravie".




ICI une autre résonance

(Dessins : maria-d)

5 commentaires:

Bernard a dit…

Je Te Donne

maria-d a dit…

"Je te donne mes notes , je te donne mes mots"
;-)

J... a dit…

J'♥♥♥

ulysse a dit…

que j'aime ce "cheveu noué à la cheville du temps".....qui nous dit si bien que notre vie ne tient qu'à un fil , nous qui nous croyons immortels et gaspillons notre temps

maria-d a dit…

@ J...



@ Ulysse ...

le temps est encore plus ténu que ce fin cheveu à la cheville...





>>>>>>>>>>> merci à vous