" Elle regardait ainsi à travers la vitre
la vieille dame d'en face montant à l'étage "
Virginia Woolf
Je suis une étrangère en ce monde
je vis depuis longtemps par delà l'autre rive
à l’écart des histoires des rumeurs des missiles
en une contrée de lin de coton de papier aux parfums cannabis
de couleurs et pigments et essences d’agrumes
Je suis une étrangère en ce monde
à l'écoute des heures des secondes
sur le fleuve je vais où l'eau veut m'emporter ...
"Ne crains plus dit le cœur. Ne crains plus, dit le cœur, confiant son fardeau à quelque océan, qui soupire, prenant à son compte tous les chagrins du monde"(*)
(*) Virginia Woolf
(Encre : maria-d)
9 commentaires:
alors tu es de ma famille
le grande
l'universelle...
soleil ?
"- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !"
Baudelaire.
http://www.youtube.com/watch?v=vebYfHwnASg
En echo Maria...
Je vis à la lisière des rives et des toits..sur un fil de lin et de soie..à l'écoute du bruissement des ailes..et des histoires irréelles..J'aime les étrangères en ce monde..la douceur et la tendresse qui vagabondent..le mouvement des cœurs et des rivières..et le silence des airs..
l'autre rive
là où re pose
l'autre regard
Seul(e)s les étranger(e)s se reconnaissent.
http://www.youtube.com/watch?v=ObBKKv13F2E
Et pour ne pas oublier, Juin enfin en été :
I
On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
- Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
- On va sous les tilleuls verts de la promenade.
Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L'air est parfois si doux, qu'on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits - la ville n'est pas loin -
A des parfums de vigne et des parfums de bière....
II
- Voilà qu'on aperçoit un tout petit chiffon
D'azur sombre, encadré d'une petite branche,
Piqué d'une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite et toute blanche...
Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête...
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête....
III
Le coeur fou Robinsonne à travers les romans,
Lorsque, dans la clarté d'un pâle réverbère,
Passe une demoiselle aux petits airs charmants,
Sous l'ombre du faux col effrayant de son père...
Et, comme elle vous trouve immensément naïf,
Tout en faisant trotter ses petites bottines,
Elle se tourne, alerte et d'un mouvement vif....
- Sur vos lèvres alors meurent les cavatines...
IV
Vous êtes amoureux. Loué jusqu'au mois d'août.
Vous êtes amoureux. - Vos sonnets La font rire.
Tous vos amis s'en vont, vous êtes mauvais goût.
- Puis l'adorée, un soir, a daigné vous écrire...!
- Ce soir-là,... - vous rentrez aux cafés éclatants,
Vous demandez des bocks ou de la limonade..
- On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade.
23 ou 29 septembre 1870
Arthur Rimbaud
http://www.youtube.com/watch?v=DNYygF3JNc0
Juin ton soleil ardente lyre brûle mes doigts endoloris ...
@ jeanne ...
Il est bon de ne point se sentir orpheline… 1,2,3 soleil ;-)
@ François …
Moi aussi j’aime
les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !
@ pierre.b ...
Sur la rive du toit
un fil de soie
un fil de lin
bruissement d’elles
étrangères d’ici
et de là vagabondes
cœur en bandoulière
le silence tisse l’air
@ Patrick Lucas...
Le regard s’est tu
sur l’autre côté du monde
une rive incertaine
@ Frederique ...
Heureux retour ma belle
@ michel de franquevaux. ...
Merci beaucoup pour cette belle brochette poétique et les tilleuls de juin
En écho : cliquez sur le texte
Les belles étrangères
Qui vont aux corridas
Et qui se pâment d'aise
Devant la muleta
Les belles étrangères
Sous leur chapeau huppé
Ont le teint qui s'altère
A l'heure de l'épée
Allons, laissez-moi rire
On chasse on tue on mange
On taille dans le cuir
Des chaussures, on s'arrange
Et dans les abattoirs
Où l'on traîne les bœufs
La mort ne vaut guère mieux
Qu'aux arènes le soir
Les belles étrangères
Quand montent les clameurs
Se lèvent les premières
En se tenant le cœur
Les belles étrangères
Se jurent à jamais
De chasser Ordóñez
De leurs rêves secrets
Allons laissez-moi rire
Quand le toro s'avance
Ce n'est pas par plaisir
Que le torero danse
C'est que l'Espagne a trop
D'enfants pour les nourrir
Qu'il faut parfois choisir
La faim ou le toro
Les belles étrangères
Végétariennes ou pas
Quittent leur banc de pierre
Au milieu du combat
Quittent leur banc de pierre
Au milieu du combat
Et puis :
« Moi qui sais des lais pour mes reines »
est aussi un vers qui nous a tant appris
;-)
Étrangère aussi...
comme je vous rejoins
Les belles âmes étrangères, loin des sentiers battus.
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