La pensée s’est noyée, elle s’est tachée d’ombre. L’oiseau est en fuite, son aile recouvre le monde, les pluies sont incessantes. La mer est douce, l’orage l’effleure… amant de l’âme, il revient à la vie, il lutte et se perd, son œil s’est fait lourd, il s’est brisé sur l’onde.
Il se retire, et frise l’air, un baiser sur le cil, une étoile se désagrège, il avait cru à de l’amour. Sa peau se décolle, se plisse, s’émiette dans l’orage. La nuit s’arrête, avale le monde, se racle la gorge. Le doute est immense, il se lève et tord le cou des feuilles.
Une image, les rouleaux l’apaisent, l’écume lèche sa fièvre, sa tête s’absente et roule sous la pierre. Main tendue, il devine le chemin. Un nuage est passé, il était gonflé d’air. Un ballon, un ballon rouge perdu dans le ciel. L’enfant le regarde, l’enfant le saisit et troue l’instant.
Naufrage. De longs doigts de vent giflent les vagues, percent le cœur de l’enfant insistant.
Les amants sont tristes, ils pleurent sur la rive et se bercent d’illusions. Des fantômes à grandes bouches mordent le ciel. Ils dépècent les songes et ouvrent grand le crâne des illusions. Hurlements et remous, la lutte n’est plus un jeu, la lutte est sauvage, solitaire et rugueuse. Elle épuise les forces de celui qui s’accroche.
La pente est ardue, la porte s’est refermée et la clé s’est perdue. Promesses, désillusions, ils souffrent le martyr, ils ont peur, ils ont mal. Le temps remonte le temps, il fait machine arrière et se perd, il s’égare et chiffonne les heures. Tout est délavé, le ciel est transparent, de l’autre côté le vide, une fenêtre sans vitres, une absence est passée.
Les enfants se réveillent, ils sont sans voix et roulent entre leurs doigts des petites perles de verre, pierres lumineuses venues les réveiller. Leurs yeux sont des étoiles poudrées d’or et d’argent. Ils rutilent, écartent l’ombre, retirent le voile qui recouvrait le monde. Les nuages se libèrent, ils fuient à l’autre bout du ciel.
L’oiseau lisse ses plumes, l’écume caresse la plage, au cœur du galet une fleur s’est posée, elle est rose au pistil d’amande, son jus est aigre-doux. Cœur de verre lustré, frotté et essoufflé.
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Là-bas grondent les vagues, ici la mer laisse son empreinte, des ravines de sable, de coquilles et de sel, filets d’algues.
À sa gorge une arête, un mot s’est accroché et lui écorche la voix. Son cœur se pelotonne.
La vie s’en va, les oiseaux glissent et tournent dans le ciel, ballet de plumes et d’ailes. Poussière.
Il chancelle et se perd, il trébuche dans un cri, gorge pleine, salive claire sur le bord des lèvres, un fil de nacre se pend au soleil, la mort est lumière. Le ciel s’ouvre, le temps s’y glisse, l’âme le suit.
Le vent du nord joue de ses cordes vocales et embrase l’horizon, au plus loin, interminable est le temps.
La pendule s’essouffle, jour après jour, nuit après nuit, sans lumière, sans sommeil, incroyable oraison pour de nouvelles semailles.
Les dés sont jetés, l’appel est vain, survient le doute, prépare la veille, travaille encore avant la fin, au dernier souffle béni, serti d’étoiles, cette vie pleine tu l’as enrichie de ton humus.
(Photos : Patrick Lucas ... ici
je lui dis merci )
5 commentaires:
Le verre, la mer, l'oiseau
c'est beau et empli d'espoir
La vie, cet éternel recommencement
... peut être qu'à force de vivre
l'amour remplacera la peur
un jour
"de nouvelles semailles"
oui maria
pour continuer à vivre
avec de l'espoir
@ François ...
L'oiseau sur la mer
mer de verre
l'oiseau souffle l'espoir
@ Gérard ...
Comme la mer et ses vagues gémissantes
@ Patrick Lucas ...
... à force de vivre
l'amour remplacera la peur... un jour...
@ jeanne ...
des semailles
des moissons
des récoltes montées engraines
et à nouveau des semailles
des moissons
...
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