dimanche 9 mai 2010

Et si Dieu existait ... ... faudrait-il s'en débarrasser ... ?

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On sent les chevaux, on les touche… On sent le vent, on le boit… On sent la mer, on l’écume… On entend ce grondement venu du ventre du monde… de ce ventre qui a enfanté le cheval une nuit de nacre et de cristal… une nuit où la marée criait ses coquilles de lumière à la lune ouverte…


Dans ce temps suspendu l’air est là qui caresse la mer, le sable, les bras de mer, les marais et les pelages… Les chevaux sont revenus par les chemins des marécages… Le vent balaie l’espace et décolle la poussière… Les chevaux sont heureux, nobles, ivres de liberté et de lumière… Crinières au vent, ils mangent l’air chaud, les naseaux frémissent et les oreilles écoutent… Là-bas, la mer écume et les poissons ruissellent, ici les cœurs s’ouvrent, chantent, éclatent et chancellent de tant de bonheur… de tant de beauté… de tant d’amour… de tant de liberté dans le cœur de ces héros virils …

Le ciel mange les hommes et les chevaux, le ciel les recrache là-bas à l’horizon… Là-bas… dans un sillon lumineux… l’apparition est belle… l’apparition est rebelle en robe blanche et scintillante, en voile de nacre et cheveux d’argent … un rayonnement, une nouvelle aurore, la fenêtre s’ouvre sur le premier matin du monde… ... Ici, maintenant … à cette heure précise où le monde s’éveille, Dieu est cheval…


(peinture : Chevaux de la mer / Jean-Marie Walaster )
voir ICI

3 commentaires:

Frederique a dit…

Je ne vois, ni ne sens, hume, mieux que la liberté et la chaude écume du cheval. Je ne sens que l'odeur d'un cheval, "détravé". Une heure précise dans l'éveil !

Estourelle a dit…

"On voyait les chevaux d'la mer
qui fonçaient la têt' la première..."
(Léo Férré- Comme à Ostende)
Et "Crin blanc" Le cheval blanc qui s'enfonce dans l'écume neigeuse pour rejoindre je ne ne sais quel Dieu!!
Très beau!

Patrick Godfroid a dit…

"Comme à Ostende": les paroles sont de Jean-Roger Caussimon, la musique de Léo Ferré.
Juste pour info.