samedi 28 mai 2011

Faites des mères

à ma mère qui naquit un 28 mai du siècle dernier






La fête des mères
je n’ai jamais aimé cette fête surfaite

Je n’ai jamais aimé ..… cette fête
des enfants pour célébrer les valeurs familiales et la natalité

cette fête sans queue ni tête
glorifiant les mères de famille et récompensant les plus méritantes

Quels critères ? Quel profile ? Quels indices ?
pour définir le mérite d’une mère
sinon au nombre d’enfants
réduisant la mère et la femme
au rôle de matrices pour la France

Des mères olympiques
médaillées d’or pour plus de huit enfants
d’argent pour six ou sept bambins
de bronze pour cinq rejetons
en dessous de cinq, la mère se voit indigne de cette appellation
et n’est plus labélisée



Ma mère, tout à son honneur ne fut point médaillée
des enfants, elle en mit au monde un certain nombre
pas assez pour l’or et un de trop pour l’argent
des origines de cette fête ma mère n’en savait rien
quelle richesse pour Elle de n’en rien savoir

Quelle drôlerie ! Quelle rigolade ! Quelle bouffonnade !
je m’en rends compte aujourd’hui en écrivant ceci…
son mérite à Elle fut de nous avoir donné la vie
de nous avoir tant donné avec si peu de chose
ce presque rien qui fait l’immensité d’une mère
cette petite chose aimante … au nom joli : la vie
de cette fête, Elle s’en moquait
car Elle vivait pleinement ses qualités de mère



Non,
Je n’ai jamais aimé cette fête patriotique
officialisée par le régime de Vichy et son maréchal Pétain
cette fête américanisée ... commercialisée
ce Mother's day de la surconsommation



Lorsque mes enfants passèrent l’âge de la maternelle
avec l’aide de leur père nous leur expliquâmes
l’origine de cette fête _______ son aberration
et nos incompatibilités avec cette tradition
ils comprirent, ils étaient déjà très avertis
alors, depuis… ils fêtent leur mère régulièrement
sans commentaire sans consommation et sans sommation
les jours où leur cœur s’emballe pour leur maman

Pourtant, j’ai gardé longtemps les colliers de nouilles
et les coffrets à bijoux en boite à camembert
œuvres d’art inspirées par des institutrices méritantes
j’ai gardé en mon cœur leur petite voix d’oiseaux
disant le poème du jour dédié à la plus belle des mamans
ces pépiements d’enfants non corrompus, dont je suis fière
qu’ils aient, si jeunes, compris la valeur d’une mère


la mère de toutes les mères, avant tout femme du monde












(Peinture : Gabrielle et jean / Auguste Renoir)

16 commentaires:

camille a dit…

Oh ! moi qui aime tant cette fête, ce que vous en dites m'attriste.

Pia Moustaki a un lien avec Georges Moustaki ?

Beau Week End chère Maria-D avec où sans fête des mères

michelgonnet a dit…

Merci pour ce beau billet, j'aime (sourire)

jeanne a dit…

ma mère y tenait tant à cette fête
je n'y tient pas plus que ça
je sais que mon fils
si loin m'appellera
s'il ne se trompe pas de dimanche !!!
nous nous aimons
nousle savons

Frederique a dit…

Total partage Maria !

michel, à franquevaux. a dit…

En hommage:

http://www.youtube.com/watch?v=cebF6PDowEU

J... a dit…

"Pleurer sa mère, c'est pleurer son enfance. l'homme veut son enfance., veut la ravoir, et s'il aime davantage sa mère à mesure qu'il avance en âge, c'est parce que sa mère, c'est son enfance. J'ai été un enfant, je ne le suis plus et je n'en reviens pas. "

A.Cohen (Le livre de ma mère)

♥♥♥♀

Neyde a dit…

Le jour des mères sont tous les jours de la vie.
J'aime ma mère et elle est dèjá morte il y a longtemps. Aimer la mère sera-t-il la fêter un seul jour pendant l'année ou fêter son amour tous les jours? Il faut penser sur ça.
La fête des mères, ici au Brèsil, a été le mai-8.

anonyme A a dit…

eh bien si, lorsque l'on écrit çà, que l'on partage cela commme moi, on aime par dessus tout sa propre mère et ses enfants.

maria-d a dit…

@ Camille Pia Moustaki, la fille de Georges...



@ Michelgonnet... bon retour



@ Jeanne ... "nous nous aimons, nous le savons" l'essentiel est là...



@ Frederique... alors, 5/5 ...;-)



@ Michel de Franquevaux... merci pour ce Pot-pourri révolutionnaire... me gusta mucho : " marijuana que fumar "



@ J... merci pour ce bel extrait, d'un des plus beaux livres écrit à sa mère, avec "la promesse de l'aube" me semble-t-i...



@ Neyde ... "Le jour des mères sont tous les jours de la vie."... je retiens ceci et d'autres devraient le penser aussi, ne crois-tu pas ?



@

maria-d a dit…

@ anonyme A... je pense aussi...;-)... raison pour laquelle j'ai censuré

Gérard Méry a dit…

Comme toi Maria je n'aime pas les fêtes en général imposées par le calendrier.

maria-d a dit…

Tout dépend Gérard, pas toutes, il y en a auxquelles je donne sens... (Noël, Pâques, le jour de l'an, le 11 novembre, les 1er et 8 mai, 14 juillet ... et d'autres : ascension, pentecôte ... bien que je ne pratique pas) ce que je déplore surtout c'est le côté commercial de certaines fêtes...

Estourelle a dit…

Je ressens bien tout ce que tu dis
je me sens moi aussi plutôt mal à l'aise avec cette fête surfaite surévaluée commercialisée
et qui utilise l'affectif le plus bel amour
auquel on ne comprend pas grand chose
ni en tant que mère ni en tant qu'enfant
on le vit tant bien que mal...au gré du temps
et des étapes de la vie...
Enfin ça fait du bien de lire ce que tu dis
ce qu'on pense et qu'on ose pas dire...

Maïté/ Aliénor a dit…

J'ai aimé, quand j'ai dû "préparer" la fête des mères avec des multitudes d'enfants, les faire réfléchir sur le sens du mot "maman" tout comme sur celui du mot "papa" aussi.

jj dorio a dit…

pour María D
cette chanson d'intimité
que j'espère un jour elle pourra écouter


MA MÈRE


REFRAIN

Je ne vous dirai pas comment ell' s'appelait
Ni où elle habitait Comment ell' m'appelait
Elle était simplement uniquement
Ma mère ma mère ma mère

1

Ma mer devrais-je dire Mon sel mon eau premiers
Où l'on s'ébat Nageurs accrochés à un fil
La corde de la vie Ce cordon nourricier
Avant qu'ell' nous délivre et nous offre son île

2

Ses bras son corps son cœur ils m'étaient tout acquis
Un peu de sa douceur beaucoup de sa patience
J'étais son seul enfant lorsque je naquis
C'était la fin d'la guerre et ses longues souffrances

3

Et le temps déroula séquence après séquence
Les scènes de la vie la scène de sa mort
Il me reste sa voix son regard mon enfance
Et mille petits riens secrets qui bercent encor

maria-d a dit…

@ Estourelle...

merci à toi pour être à l'unisson



@ Maïté...

Je comprends parfaitement ce que vous en dites, et en suis admirative... ce que je veux dire c'est que cela devrait être fait au quotidien... et que l'origine de cette fête fut bien autre

amitié




@ Dorio...

Dans la nuit
le souffle d’un fils
pour sa mère
est venu se glisser
dans mes pages

un souffle
d’amour et douceur
au refrain si joli
une mer
d’eau et de sel
le cordon de la vie

un air de liberté
un souffle de soleil
après la grande épreuve
les souffrances
d’une guerre

il lui reste sa voix
il lui reste son regard
au cœur de son enfance
ces mille petits riens
qui bercent sa mémoire

dans la nuit
une chanson s’est posée
dans mes pages
avec un doux refrain
qui accompagnera
mon jour

au fils
de cette mère
je lui dis grand merci
merci
pour cet hymne à la vie
cette chanson d’intimité
qu’un jour peut-être
j’écouterai en musique