vendredi 6 mai 2011

Limure de sable

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___Un grain d’éther fétu de paille
___un brin de rien semence de pain


___Limure de sable de parchemin


___Le vent frappe à la vitre
___croise les doigts, serre les dents

_________tire la langue sous le lange


___Croix de bois et croix de fer
___limaille du ciel au creux des ailes
___l’oiseau s’insurge frappe de l’aile et gratte le ciel


___Il se déplume, compte le temps, compte l’avant
___tire sur le fil des lendemains ... démaille le temps, les petits riens


___Les autres rient, lissent les plumes des grands oiseaux
___des bateaux ivres* _ des ciels mystiques _ et des Fleuves impassibles*

___ils tirent la gloire sur le devant
___roulent le rocher sans rémission …...... ils vont
___ils crient, ils vivent, ils vont, ils viennent et se défont
___se recomposent se décomposent et ils implosent


___Sous le rocher …... un œil


____________________________Lamentations








(Peinture : [sans titre] Zao Wou Ki)
(*) A. Rimbaud

13 commentaires:

Gérard Méry a dit…

Entre ciel éther..le sable !

O a dit…

"Nous cherchons notre pain au péril de notre vie"
Lamentations 5,9

O a dit…

Je viens du cercle, du ventre rond de la terre et de la main qui l'ensemence. Un grain de rien.
O qui aime votre limure de sable, votre limaille de ciel
et cet oiseau qui s'insurge.

Bien à vous, avec vous en partage.

Estourelle a dit…

une extrêmement belle peinture !
couleur...de sable...indéfinissable

Et des mots envolés
vers un ciel
ou cachés sous le rocher

comme les oiseaux...

ulysse a dit…

une magnifique limure qui fait se lever un vent de sable dans mon esprit où une mystérieuse caravane passe en tanguant.....et où je crois m'apercevoir !

camille a dit…

A peine à peine effleurés les mots s'élèvent en explosion de silence retenu.
Il se dégage de votre page une curieuse atmosphère, un grand silence latent d'où suinte un bouillonnement intérieur, ou peut-être est-ce l'inverse, curieux et beau, ça interpelle.

merci et bonne journée chère Maria-D

Neyde a dit…

Je suis venue à une terre étrange où le ciel est mystique et les fleuves sont impassibles.
Un ruban sombre, limaille de sable? de paille? vieux parchemin? Il faut deviner.
Mon âme reste bouleversée devant la beauté et la fascination de l'inconnu.
------------------------
Mil beijocas, minha querida amiga.

Frederique a dit…

Vu de près, un grain de sable est énorme, encore faut-il y coller son nez, son oeil quitte à s'oublier. S'oublier dans une limure... un voyage pas si désertique.

Maïté/ Aliénor a dit…

Maria, j'aime vos univers.
Vous écrivez les parchemins de demain: sable, plume et couleurs.
Surtout ne rien déranger...Se laisser gagner par vos mots, vos œuvres plastiques.

michel, à franquevaux. a dit…

Beau, beau, très beau.

J... a dit…

Lamentations
Consolations

J'♥♥♥

Gérard Méry a dit…

merci pour ton message Maria..touché !!!c'est toi la poète ..je suis juste un piètre reflet au fond de l'eau .

maria-d a dit…

@ Gérard... joli jeu de mots, quel jongleur tu es !!!



@ O... "Notre peau est brûlante comme un four, Par l'ardeur de la faim." 5,10

Donc, vous êtes cercle, alors l'on se comprend...;-)) merci



@ Estourelle ... le travail de Zao Wou Ki est énorme et d'une grande et belle intellignece, j'aime beaucoup...merci


@ Ulysse... et ce n'est point un mirage.



@ Camille ...
"Il n'est fleur qui ne regarde,
Il n'est pierre qui ne parle,
Il n'est rien qui ne me fasse
entendre, pas quelle grâce,
Les barrements de son coeur... "

Edmond Jeanneret / Sommeil (extrait)




@ Neyde... j'ai envie de te souffler cela chère Neyde :
"Alors un ange du Seigneur lui apparut,
debout à droite de l'autel de l'encens."
Luc 1:11



@ Frederique : oui, écouter avec l'oeil, lire avec l'oreille, entendre avec son coeur... et se mettre en situation d'accueil pour aborder la petite chose de l'intérieur.:-)))



@ Maïté... Êtres comme un enfant nouveau-né ...
merci, vous me touchez



@ Michel de Franquevaux... merci beaucoup, je vous le dois en partie... et en partage.



@ J... abrazito ♥♥♥



@ Gérard... l'amour du beau et de l'art ne se mesure pas cher Gérard... "Piètre amour que celui qui se laisse mesurer !" / William Shakespeare