vendredi 12 août 2011

sans titre

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A ses lèvres

une déchirure d'abeille
trois grains de levain
et une coulée de mie
l








Dans son cœur
une pincée de sel
une larme de vin
et une miette de pain








Dans son âme
une écorchure de lait
sept gouttes de rosée
et une vague inespérée








Dans son ciel
une trouée de rêves
cinq perles de pluie
et un torrent d’oiseaux







(Dessins : maria-d)

14 commentaires:

Gérard a dit…

j'opte bien volontiers pour la coulée de miel

Anonyme a dit…

Bien, très bien ;-)

camille a dit…

Ô, c'est tellement beau
et d'une grande élégance.

B. a dit…

Dans l'écuelle du jour, une poésie comme un trou dans le bruit.

manolle a dit…

ces mots ..associés à vos dessins , une pure merveille dont je ne me lasse pas!

Maïté/ Aliénor a dit…

C'est beau, je déguste du bout des lèvres, du bout des yeux et du bout des oreilles. Sur la pointe des pieds je m'en retourne, plus riche de tout ce que je rencontre chez vous.
Merci.

O a dit…

OUI

Ce sera oui
L'émerveillement d'être ici
Enfin au monde
Enfin né.
Ni ciel ni regard
Ne seront plus la membrane
Les yeux et le bleu
Ne feront qu'un lieu.
Je vois déjà luire
Aux rameaux vineux
L'ultime origine
La rosée du Feu.

Pierre Emmanuel (TU 1978)

O a dit…

LAIT

L’amant qui rêve mordillant les seins superbes de l’aimée
Il sent un océan de lait lui ourler le pourtour des lèvres
Ainsi le Soi en son sommeil lorsqu’une bouche lui éclot
Est-il pareil au nouveau-né qui ne sait prendre au sein encore

Plongé dans l’océan de lait les lèvres seules émergeant
Le Soi n’est que le battement de sa marrée aux commissures
Ce rythme égal se communique et crée sous lui sa profondeur
Qui s’alentit et s’épaissit mais sans atteindre à l’immuable

Car l’immuable est traversé sans limite de part en part
De l’unique vibration infiniment réitérée
Pulsation qui naît du poids le plus pesant et le plus gourd
Et du sourire en même temps éclos des lèvres que caresse

L’éclat laiteux du beau néant abaissé soulevé sans cesse
Par l’absence couleur de lune où un Souffle s’embue déjà
Où commence de respirer et d’y perdre de sa substance
Le Soi qui tant qu’il ne s’éveille a goût de lait que rien ne boit


Pierre Emmanuel (LE GRAND ŒUVRE COSMOGONIE 1984)

O a dit…

"Nous étions plus que l’hésitation d’une larme
Dont le sel eût été l’univers"

Pierre Emmanuel (extrait de Toi Moi (SOPHIA 1973))


Que les rêves vous portent en cette nuit claire.

J... a dit…

Doigts de fée
Cœur de l'ange
Âme palpable
Ciel ouvert

Lèvres roses
Cœur dans l'âme
Bleu le ciel
L'oiseau chante

Doigts de fée
Amour - ciel et rosée

un baiser

♥♥♥

jeanne a dit…

et je pendrai les derniers mots
la dernière vague

Pierre G. a dit…

Par la trouée de rêves
que tu as créée,
je me suis envolé
dans l'or du temps.

maria-d a dit…

@ Gérard … sais-tu que mélangé à la cannelle, c’est très bon pour le cœur…



@ Anonyme … ;-)



@ camille … merci



@ B. … merci infiniment pour ce beau commentaire



@ manolle …
Pure, je ne sais pas
Merveille, je ne sais pas non plus
Mais plaisir de vous lire oui, je sais … merci



@ Maïté … vous savez accueillir Maïté, votre œil sait voir et entendre, vous nous dites si beau ce qu’il voit et entend



@ O … merci visiteur de la nuit pour ce florilège de Pierre Emmanuel, c’est très beau, je connais bien sa poésie, une belle âme… merci



@ J... jolis mots perlés tombés goutte à goutte dans le creux de mon cœur ♥♥♥



@ jeanne …
La dernière vague creuse le lit de la vague suivante… merci Jeanne



@ Pierre G ... "l'or du temps", cette substance rare et précieuse, heureuse que vous ayez su la saisir au vol... merci et à bientôt





>>>>>> à vous tous grand merci, belle soirée, beau demain et belle semaine… je me « pause » quelques jours… à bientôt

Gérard a dit…

mes 300 kms semaine à vélo ..aussi