samedi 17 septembre 2011

Une ligne encercle sa pupille

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Une ligne encercle sa pupille. Sur le bord du chemin marche son destin, mauvaise herbe des talus. La poésie coule dans les veines de celui qui entend, de celui qui pressent le silence de l’écriture, ce cri rouge sur la page qui a griffé son cœur. Poésie de toujours, poésie sans pieds et sans rimes, poésie de la rue, des chemins, des talus. Poésie pour un œil qui halète et s’essouffle, une ligne irisée, une pupille buveuse de lumière.

Poésie morcelée, inconnue, sublimée, œil ouvert du désir qu’elle enlace et embrasse. Un caillou sur la langue, dans la poche un soupir. C’est le Graal, cette coupe de bois où l’on boit la sagesse, où l’on boit l’abondance à la pierre de l’exil… quand le silence expire… et que l’œil respire.

C’est une sphère d’amour, de couleur, de lumière… où l’ange replie ses ailes pour se laisser mourir. Une plume gorgée d’encre déchire la tenture, déverse sa substance sur les pages du désir. Il dit, et Elle écrit… Elle écrit dans sa nuit, elle écrit dans le noir de cette page qui s’absente, et s’essouffle sur la ligne qui encercle sa pupille.




(Peinture : maria-d)

14 commentaires:

O a dit…

Cette ligne, "La grâce divine".

En union avec vous je suis, dans cette unité du cercle, dans ce passage de "l'incréé" au "créé" et ce retour du "créé" à "l'incréé", à l'unité et l'infini.
merci.

la mort de l'ange n'est autre que la force de la vie puisque au bout du compte il y a désir, il y a amour. "Il dit, et Elle écrit"

Dieu vous porte dans sa paume, vous êtes une heureuse.

pierre.b a dit…

Il y a des mots que l'on pose sur les bords des murs...dans le creux d'un nuage..à la lisière des rêves..sur le toit d'une orange...Il y a des mots qui effleurent les lèvres..qui murmurent en marchant..que l'on glisse dans les mains..des conteurs d'antan..Il y a des mots..que l'on presse contre soi...qui palpite d'émoi..c'est le vent dans un cri...Il y a des mots que l'on offre..et ces feuilles de rivière..qui s'enroulent dans les lignes..d'étranges prières...Il y a tes mots..et les miens..sur un angle de lumière..qui se blessent en tombant..que l'on prend dans la paume..en rêvant doucement..

maria-d a dit…

@ O ... ... ... ... ... ... ... merci


@ pierre.b ... merci pour vos mots tendres et heureux, si beaux, si doux et en amour... c'est très beau

en écho :

Il y a les mots que l’on pose sur le rebord des lèvres, dans le creux d’une bouche, à la frontière de l’âme, dans le cœur d’un amour. Il y a les mots qui mordent, qui glissent sur la peau et se couvrent d’orage aussitôt qu’ils se disent. Il y a des mots qu’on embrasse, que l’on colle à l’oreille, que l’on boit goutte à goutte pour que dure l’instant. Il y a les mots que l’on donne aux amours fidèles, aux amants infidèles, ces mots que l’on frappe du sceaux de nos prières.
Il y a tes mots qui me bercent et les miens qui s’échappent vers une douce lumière, porte ouverte du ciel où une paume se tend.

jeandler a dit…

Chut ! un ange passe.
la musique divine
le ciel m'est témoin.

maria-d a dit…

@ Jeandler

Un ange passe
un ange est passé
le silence se fait

Kaïkan a dit…

Je me glisse en tes mots et perd repère à l'ange qui se meurt ... Se substitue alors l'image des trônes et je me dis qu'il est un lieu d'accueil pour chacun(e) ... Doucement vers toi, Ma maria ...

jeanne a dit…

les mots
je les aime quand ils portent l'espoir, la tendresse, l'amour
il y a les mots de silence ceux des yeux si forts qu'ils appellent parfois les larmes
je ne parlerai pas des mots de haine
qui n'ont pas leur place ici
écris encore
j'écris encore

mémoire du silence a dit…

@ Kakïan… Ces lieux d’accueil chère Kaïkan qui nous attendent, comme un retour à la maison.


@ Jeanne… je pense quant à moi que chaque mot à sa place ici et ailleurs, qu’ils soient de haine ou d’amour, qu’ils soient bleus ou soient rouges … comme les humains bons ou mauvais, ils sont … mots et l'écriture a cela de sublime qu'elle peut transformer, sublimer le mot...
alors, oui écrire, écrire jusqu'à la trame...

Francis Etienne Sicard Lundquist a dit…

Une fraction de cristal,
la boîte bleue
de mes lettres en plomb
s'illumine de vos encres,
comme un cercle de feu
serti de cascades
et de glaces éternelles.
Il coulent du revers
de vos pages
des parfums
de cendres,
des margelles
de pierre,
et des vasques
emplies d'ambre
et de musc.
Pourtant
la nuit
creuse
déjà
son nid
dans un océan
d'ombres
et vide
la lumière
des villes.
Or vous écrire
quelques lignes
enchante
mon silence
d'une perle de soie.

Cordialement,

Francis Etienne Sicard Lundquist
http://lettresdesoie.over-blog.com/

maria-d a dit…

@ Francis Etienne ... merci beaucoup pour votre incursion et votre belle plume... je remercie O d'avoir un jour posé un de vos poèmes sur ma route et de m'avoir conduite à vous

jeanne a dit…

chère Maria
je pense qu'il y a des mots de haine qui sont "insublimables"
pour moi en tout cas
amitiés

maria-d a dit…

@ Jeanne

par l'écriture oui ils le sont ... mais là c'est la thérapeute qui parle et cela est difficile de le faire entendre par com.

Bises

Gérard Méry a dit…

Tu as souligné ta poésie d'un rouge profond et de sentiments mêlés..à faire frémir les pupilles

Francis Etienne Sicard Lundquist a dit…

Chère Maria,

Parfois,
l'ombre d'un ange
bruisse
entre les mots
et plisse
de son invisible
doigt d'or
des feuilles
de cahier,
des ruisseaux
de lumière,
des plages
infinies
et le lin
de ces rêves
creusés
dans la chair même
de la nuit.
Ainsi
l'âme
du solitaire
trempe
son visage
dans l'extase
des phrases
et tisse
une étoile
de la pulpe
des mots.

Cordialement vôtre,

Francis Etienne