lundi 10 octobre 2011

Blanc

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_______________il part
_______________il franchit la dune

_______________il avance
_______________la tête nue
_______________le poing serré

_______________il arrache une pierre
_______________et le malheur troue le sable

_______________le soir est sec
_______________le vent est doux
_______________le sol multiple

_______________sa tête se vide
_______________son œil le scrute

_______________il marche droit _ sans se retourner
_______________et disparait derrière la dune


« je crois deviner pourquoi m’est venue l’image d’un voyageur qui franchit un col sous la neige »*


_______________la page est blanche
_______________l’instant est froid
_______________un grand silence empli d’effroi

_______________sous l’œil de neige
_______________la ligne s’éteint

_______________silence blanc
_______________larmes d’étain





*Philippe Jaccottet / A travers un verger / fata morgana p.22







(Dessin : maria-d)

6 commentaires:

estourelle a dit…

J'adore ton dessin!
traverser ce silence est parfois necessaire

Gérard Méry a dit…

Tout est en harmonie, dessin, texte et chanson de Brel

jeanne a dit…

ah je frisonne...
la voix
cette voix et ses mots
et les tiens
et ce dessin de neige
il fait encore nuit

pierre.b a dit…

Larme blanche...en silence se déplace...sur le fil d'un miroir...la mémoire chancelante...Sous le temps qui s'efface...la douceur d'une nuit blanche..une larme en silence...une vague d'espoir...Quelques lignes fragiles..sous l'amère encre noire..douces dunes d'argile..fragile est le soir...

Maïté/ Aliénor a dit…

Tout est en harmonie: citation, poème, paroles, dessin.
splendeur du blanc qui s'enfuit en silence et larmes.

maria-d a dit…

@ estourelle… merci
Traverser le silence sur la pointe des pieds


@ Gérard … c’est voulu


@ jeanne… et il fera nuit de puis en plus tard
Merci Jeanne


@ pierre.b … en écho :

Une larme de cristal
en silence s’égoutte
sur le fil du rasoir
la mémoire s’effrite

Sous le temps qui se gomme
la douceur d’une étoile
une larme sans parole
et la vague du désir

Quelques lignes graciles
sous le sang de la plume
la douceur de la fange
ténu est le soir...


@ Maïté …
Oui comme l’étain crie et pleure
Merci Maïté