vendredi 22 juin 2012

Résurgence







               Résurgence de l’été 
               l’hier se mêle au jour 

               prés chauds et sauvages 
               courses folles essoufflées 

               brins d’herbe et graviers 
               aux genoux accrochés 

               robes claires   légères 
               jambes à l’air et nus pieds 

               buissons aux griffes acerbes 
               ronces aux doigts aiguisés 

               nids blottis dans les branches 
               fraises cachées dans les bois 

               fraiche est l’image souvenance 
               dans le lit du ruisseau aux abois 

               peau de miel   de sel   d’ambre 
               au soleil de l’enfance   sucrée 

               tempes brûlantes    battantes 
               cheveux dénoués   épis de blé 

               le cœur explose        sable 
               sur la berge du grand fleuve 

               rivière aux serres froides 
                       miettes de lumière 
                                  sur le dos de l’été 





(Peinture : Le soleil / Nicolas de Staël)

15 commentaires:

O a dit…

La mémoire est une chanson douce qui chante notre enfance.
Le grand fleuve charrie sa douce mélodie.

O a dit…

On n'retombe jamais en enfance,
L'enfance, on l'a jamais quittée,
Ces vieux, qui vers l'hiver s'avancent,
Ont encore un pied dans l'été,
L'été de leurs grandes vacances,
Où bourdonnent les champs de blé,
Où les longs cheveux de Laurence
S'envolaient au vent de juillet...

On n'retombe jamais en enfance,
L'enfance, je l'ai jamais quittée,
Mon vieil ours en peluche danse
Sous vos lampions d'absurdité,
Et tous mes chevaux de manège
Blancs, à la crinière argentée,
Galopent encore dans la neige
De mes noëls décapités...

On n'retombe jamais en enfance,
Ma douce, ma tiède, mon bébé,
Tous deux blottis dans le silence
De quelque berceau dérobé,
On se tête et on se balance,
Comme deux jumeaux nouveaux-nés,
Dans le jardinet de l'enfance,

Où on s'ra toujours jardiniers.


Henri Tachant

jeanne a dit…

tardivement
elles sont venues
mais elle sont là
elle chantent
sauvages
les cigales de l'été

Alain Gojosso a dit…

Merci

Estourelle a dit…

L'enfance et l'été
sont deux saisons
qui ne finissent jamais

Gérard Méry a dit…

Poème et peinture ...un appel au Soleil ..tu devrais être entendu s'il y est sensible comme moi.

J... a dit…

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♥♥ ♥ ♥♥

lutin a dit…

toute une ambiance où règne la provence, c'est une carte postale d'été, ce sont aussi les parfums des marchés. Ah si le vent qui domine... pouvaient venir jusqu'à moi ces odeurs et couleurs

François a dit…

Enfance heureuse et chaleureuse.
A vous lire, la vôtre le fut.

merci pour cette résurgence

Frederique a dit…

Savouré, humé, respiré...

maria-d a dit…

@ O ...

Merci pour ce beau texte de Tachan.
Dommage que je ne puisse le trouver chanté



@ jeanne ...

Ici point de cigales mais du soleil à volonté



@ Alain Gojosso …

Merci



@ Estourelle ...

L’enfance est un été
sans cesse recommencé



@ Gérard ...

Et je le suis cher Gérard … ;-)



J...

cariño
♥♥



@ lutin ...

De Provence et d’ailleurs les couleurs et les parfums sont universels lorsque le soleil se fait artiste



@ François ...

Heureuse et chaleureuse



@ Frederique ...

Vivre à plein poumons ;-)

Neo a dit…

On a envie de s'arrêter là...

Maïté/ Aliénor a dit…

De belles images d'enfance heureuse.

sido a dit…

Curieusement au vu des illustrations contemporaines choisies, beaucoup de tes écrits, Maria, me font penser à la peinture impressionniste, une façon très personnelle d'utiliser l'écriture comme un pinceau, de restituer par touches de mots images, de mots choc, des sensations, des visions ou des sentiments. Langage déstructuré et pourtant peu à peu l'image entière se reforme. Ce poème en est un bel exemple. De sauts en sauts on est l'enfant, la jeune fille, courant dans les prairies, l'oisillon dans son nid, on perçoit le murmure frais de la source, l'ivresse de l'été à la porte.
J'admire...

Gérard Méry a dit…

Comme par une belle journée à la campagne