samedi 18 août 2012

En dehors de la marge







                En dehors de la marge
                les baies explosent  ROUGE
                le corps du grand vent a glissé
                sa semence a plié les bras des peupliers

                trous d’air et d’eau
                où se perdent les hommes
                les femmes les supplient
                et les enfants regardent

                colonne vertébrale
                d’une raison sans fin

                la joie devenue borgne
                en travers de son œil
                coule une ultime larme

                aux fenêtres des îles
                les ailes sont des cristaux

                miettes de lumière
                au cœur des échafauds

                paradoxe des étoiles
                beauté du jour nouveau

                trouble de la page sans marge
                sans phrases et sans rayures
                aux lèvres        un cri
                l’extrême de la blessure





(Peinture :  maria-d)

5 commentaires:

camille a dit…

Effrayante beauté
qui nous laisse sans mots.



Frederique a dit…

Troublant et vénéneux, mais qui a peur d'être "hors-marge", les "punis" certes, qui font gloser les entre-les-lignes. J'ai toujours préféré les sentiers détournés car c'est vital.

Patrick Lucas a dit…

Très beau texte /
Il reste toujours une trace rouge
Hors page, dans l'abîme...

François a dit…

Oui, très beau texte.
Vos miettes de lumière au coeur des échafauds, sont gorgées d'espoir et de renouveau.

Gérard Méry a dit…

Une bonne raison d'aimer la beauté des femmes au cœur rouge, la larme aux lèvres....ailes...le valent bien.