Peindre et se taire, se laisser
glisser dans le silence, se tordre, se perdre et mouiller le papier, la toile
immaculée, la lumière du mystère. Peindre et surprendre le blanc, le déchirer,
et l’inventer. Réinventer.
Triturer la couleur, la matière,
la gifler, la saigner. Rouge les lèvres, la déchirure qui brûle le lin. Rouge. Saigner, frapper le cœur, le poignarder, coup de couteau, coup de griffes
et de dents, déchiqueter et dépecer. Les os brisés, nettoyés, rongés. Le coup
au cœur. Ressusciter.
Désert blanc, sur la grande
toile, un cri, une bavure, crachat de sang, sillon de larmes, paysage blanc. Enfance
au goût de lait, sucrée, salée, talquée ... poudre colorée, enfance
blanche et rapiécée. Aimer.
Peindre et se blesser, mourir de
froid, de faim, d’envie… souffrir et puis aimer le silence blanc, la toile, la
trame, ce goût de lait inespéré. Nature, visages et traces noires, taches de
lait, d’encre et de sang. Recommencer.
Amants, frères de sang, et de
salive, et de vin doux. Peindre et lutter, lutter sans fin, un corps à corps de
chaque instant, ne faire qu’un entre ses mains, entre ses reins, entre ses
seins. Peindre comme faire l’amour, un éternel recommencement.
Sublimation.
(Peinture : maria-d)
12 commentaires:
Oui. Jusqu'au bout de soi-même.
Bien à vous
Ah c´est toujours toi que l´on blesse
C´est toujours ton miroir brisé
Mon pauvre bonheur, ma faiblesse
Toi qu´on insulte et qu´on délaisse
Dans toute chair martyrisée
Aimer à perdre la raison
aimer
"le verbe se fit chair"
la pensée prend corps
en une énergie créatrice
Tout est histoire d'AMOUR
et de SUBLIMATION
Vos mots disent à la perfection votre acte créateur.
peindre pour se trouver, pour se guérir ...ou écrire car les mots et les couleurs sont interchangeables...
Âmatrice
___________offrande carminée
Il est des lèvres vives
source du baume ardent
___________sève noire du désir
aux replis basanés
griffures en
silhouettes
se figent à l'orée
___________s'éprennent de lumière
à peine être nées
Où sourd l'ombre secrète
_________________s'abîme le calÂme
Sigaô
siôpaô
sileo
la puissance du verbe
et du silence
Peindre : se taire et se glisser dans le silence
peindre et aimer les odeurs, le nez rempli d'espoir, sentir ce piquotement de la chair, gratter la toile comme chatouille l'éternuement, éclabousser les couleurs au rythme de sa respiration
"...Peindre et se taire, se laisser glisser dans le silence, se tordre, se perdre et mouiller le papier, la toile immaculée, la lumière du mystère...."
En fait , il y a une grande parenté , non seulement dans la créativité d'arts différents , mais dans la recherche passionnée d'un absolu qui se cache derrière l'apparence de tout ce que l'on voit .
En utilisant , dans chaque cas , l'intensité du silence .
@ Alain Gojosso ...
Jusqu'au bout de soi-même… extirper la matière.
@ enniop...
Aimer ne suffit pas … il faut le sublimer
@ François ...
Oui, nous sommes au diapason… merci
@ ulysse ...
les mots et les couleurs, si nous les laissons respirer parlent mieux que nous même
@ Bernard ...
merci pour ces beaux mots de l’Âme,
c’est très beau… en écho :
Matrice cerise
______________ enluminure
bouche de chair
fleuve de sang
______________ puissance du désir
pliure de suie
blessures en
filigrane
se coagulent en lisière
______________ du ciel
autre lumière
où suinte le mystère
______________ abysses de la Terre
@ O ...
Du grec au latin la puissance est le verbe en silence abyssal
@ lutin ...
Peindre, aimer, une histoire des sens en éveil
@ Jean ...
Créer par quelque moyen que ce soit est une recherche d’absolu, la route est longue et silencieuse… l’aboutissement une preuve d’Amour…
"...l’aboutissement une preuve d’Amour…"
Oui , mais on laisse des plumes en chemin !
Mais le but en vaut la peine !
Certes on y perd des plumes, là est le risque,,, mais sans risque notre vie serait bien fade... la facilité n'a jamais fait progresser l'homme...
Bonne soirée Jean.
J'arrive, en retard. Je retiens la "sublimation".
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