mardi 4 juin 2013

Le sucre né







J’ai peu de choses à dire 
un grain de terre sous la langue 
lumière des étoiles 
ciel 
linceul d’ocre et d’or 

je bois l’herbe verte 
et mange les oreilles de la rosée 
sous l’ongle du serment 
disque blanc 
eucharistie 

dans ma bouche 
le sucré 
du fruit mûr 
la quintessence 
et l’onguent 
de ma naissance




(Peinture : maria-d)

5 commentaires:

jeanne a dit…

peu...
et tu dis tant de choses
dans ce grain de terre il y a tout
toutes les choses du monde

Maïté/Aliénor a dit…

un grain de poésie à mettre sous la langue, à laisser fondre en bouche.

Gérard Méry a dit…

du sucre en poudre d'or poétique

Neyde a dit…

Il y a des moments
que j'ai beaucoup de choses à dire,
mais
je ne parle qu'à moi même
peur que des mots sucrés
soient entendus
par oreilles amères...

maria-d a dit…

@ jeanne ...

"Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n'est pas d'objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu'une fenêtre éclairée d'une chandelle. Ce qu'on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie."

Charles Baudelaire



@ Maïté ...

"un grain de poésie suffit à parfumer tout un siècle "

José Marti



@ Gérard ...

"L’or du temps"



@ Neyde ...

"J’avais cru entendre pourtant
"Tu peux jouer encore un moment !"
Il fallait faire mes devoirs ?
Quelle merveille !
À n’en pas croire
À n’en pas croire ses oreilles !

Tu m’avais dit, j’en étais sûr
"Reprends un peu de confiture !"
Et je ne peux pas en ravoir ?
Ah ! Les groseilles !
À n’en pas croire
À n’en pas croire ses oreilles !

J’étais certain que mes affaires
Tu disais: "Laisse-les par terre !"
Ça voulait dire dans l’armoire ?
Adieu soleil !
À n’en pas croire
À n’en pas croire ses oreilles !

Tu dis ceci, j’entends cela
Tu dis "non", j’entends "chocolat"
Rien n’est pareil !
À n’en pas croire
À n’en pas croire ses oreilles !"

Jacques Charpentreau