mardi 31 juillet 2012

Résonance vers "le souffle au dessus"





Le souffle est d’émail, il griffe la dent. Paroles de salive et de cendre … … ambre. Mystère des grandes nuits intérieures et ludiques… Poudre d’aurore à la langue sertie. 

Perte du jour, de la nuit en écrin. Graines nocturnes, chapelet de la nymphe, musique et nénuphar dans la peur de l’avant. Hier, est une eau noire, un émoi, une fièvre, une perte de mémoire et un reste d’histoire. 

Le mot est de chair, le sourire une flèche qui traverse le ciel, un rire de lumière. Murmure du verbe, et des baisers posés, caresse de l’ange, musique et chant du vent, tranquillité de l’âme avant le grondement. Il est là, pieds nus sur la pierre… sa chair est le mot. 

Le mot est une musique, le souffle d’un poème, une note, une phrase, un baiser en sourdine, une corde tendue et la flèche d’un sourire. Dans le ciel une valse, les narines frétillent et se gonflent d’air libre… dans le bleu et l'azur "le verbe se fait chair" … 

Sur la ligne une phrase, un mot, la danse du verbe, une à une les choses se posent, s’inscrivent et se lisent, le souffle et le parfum, le sentier souverain. La cambrure de la page, tout arrive, tout se pose et se lie … la ligne au souffle clair et l’œil clairvoyant. 

L’élan est de hauteur, de désir certain. La corde a frôlé la parole et la chair, le souffle est une caresse, le début d’une histoire, une perle secrète au creux de mille étoiles. La lutte se dépasse, en son cœur un tourment, une idole, un seigneur qui siffle entre les dents. Les mots sont de poussière, un recommencement. 

Le fruit est de passion et de silence rond, la gorge est une fleur où glissent les senteurs. Le souffle, le silence, la voix à la glissière, les lèvres, le caillou, le sucre, la chair et le frisson. Le seigneur est debout, le calme est revenu, dans la gorge une pierre roucoule en marchant. 

Plus loin... l’étendue, l’herbe brune et dorée, le soir, l’ombre et le mur d’étoiles, les peurs anciennes et les silences obscurs, les orages à venir. Une histoire d’hier dispersée et sauvage, les rires griffent les gorges et referment les cœurs. 


Le cercle est entier, funambule sur le fil, point rouge de l’avenir. 



en résonance à un texte de Michel Chalandon :



Sur le souffle, au dessus. 

Un plus, sur les côtés, sur le souffle, sur le devant, entre les dents, au dessus de la langue, dans un flot, un flot de paroles. La chose et son mystère, le grand et le puissant, le souffle se déplace et frappe dans le nez, dans le nez, entre les dents, au dessus de la langue, des flots, des flots
.
Des paroles à perdre, des notes à égrener, de la musique à faire avant, avant la fatigue, la peur est partie, elle est éloignée, elle est souvenir et fossile, et partie dans l’eau noire, dans le remous, dans le flot, perdue, perdue, éloignée, il reste trace et mémoire, salive à la langue et tout plus descendu.

Au plus bas, la chair se repose, le sourire est un arc, il tend toute flèche entre les mots, pour les paroles, pour le murmure, pour le baiser, une caresse, un coup de vent brise le souffle, et apaise en avant, avant, l’orage. Il viendra, il sera, et tous le connaîtront, la lumière à la chair est posée. 

Autour le souffle et la musique, les paroles mots sur mots et souffle ajouté et souffle retenu, et arc suspendu à la naissance, dans le nez, sur la langue, dans la sente qui monte, on le retient, on le soutient, sur le montant la chair est en mouvement, en paroles, en pensées, pour la route.

Une ligne et des phrases, pour voir clair, paroles et mouvements, les pas tendus et précis, le souffle est posé sur la route, la marche au chemin, le souffle détendu, retendu. On monte, on descend, on se cabre, on avance, on invente et on veut tout, tout arrive, on a attendu et on veut une ligne claire. 

Tendue la corde à sauter haut pour se connaître. Le souffle est posé, la parole est de chair, le souffle est tendu, tout commence, tout achève, une pression, comme un tourment de chair, une vague tendue, une largeur à l’intérieur, sous les dents, sur les mots, la détente en est son  commencement. 

La détente, le fruit posé en rond, au fond, la gorge est ouverte, le souffle est retenu, tout est rond, une voix posée sur le souffle, une voix au dessus du caillou, au dessus de la chair, au dessus de la peur, tout est posé souverainement, tout est calme et le repos lance la marche, et sa tension. 

D’un peu plus loin, d’une étendue sauvage, d’une herbe venue sèche, d’une histoire toute du haut et d’une pièce, venue du plus, de la nuit, du temps oublié, de la peur éloignée, d’un silence lourd et fort avant l’orage. Une histoire éloignée pour les égarés, on en rit, on se déplace, on se ferme. 

L’arc ne se brise, tout est en rond, dedans, posé sur la ligne, entre le nez et les dents, entre le cœur et l’avenir.  

04 Août 2011




(Peinture : Triptyque Zurboranesque / Yahne le Toumelin)

5 commentaires:

O a dit…

"il souffla dans ses narines un souffle de vie "
en hébreux "rouah".

Ces résonances sont d'une grande générosité, vos "voix" se font écho, se répondent comme le verbe dans l'invisible s'écrit, et prend chair.

merci pour ce souffle "vital"
je vous souhaite le meilleur

jeanne a dit…

en écho de mots
de vision du monde

Neo a dit…

Très bel exercice, passionnant

j'aime particulièrement ton paragraphe
"L'élan est de hauteur..."
c'est très beau comme une épopée où se mêlent grandeur et sensualité
Merci

Gérard a dit…

Un souffle, une bise !

camille a dit…

Un très bel exercice effectivement qui génère une grande émotion.
merci pour le partage.

Belle journée chère Maria-D