samedi 4 août 2012

Ici







               Horloges arrêtées
               le temps remonte le temps
               le vent a tout plié
               jusqu’au  nom des étoiles
               la demeure du ciel
               est tombée en lambeaux

               sa peau s’est déchirée
               et son œil s’est brisé
               un aiguillon lui a percé le front
               dans sa poche de sable
               une aile
               une lettre de miel
               insecte du vivant

               ailleurs la pluie
               se perd

               et là
               le livre s’est ouvert
               il a tranché la phrase
               arraché la lumière
               au revers de la terre
               le froid glisse sur un pied
               et l’arbre s’est prosterné
               amer

               ailleurs
               le vin est de velours
               il enivre l’instant






(Peinture : Persistance de la mémoire - les montres molles / Salvador Dali)

8 commentaires:

camille a dit…

ivresse et pliure
le temps déchire
une à une les pages du livre
alors tout se poursuivra

beau dimanche chère Maria-D

Ariaga a dit…

Superbe poésie, un élixir de temps qui fait du bien en ces périodes désertiques des vacances. Merci pour ce moment rare.

François a dit…

Ivresse de velours pour un temps arrêté.
Comme à l'accoutumé ICI : du bien, du bon, du beau.

merci

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS a dit…

J'aime à tout jamais l'univers pictural et poétique de Dali. J'ai beaucoup aimé ce poème qui lui va si bien.
Amicalement

Roger

arlette a dit…

Humour et dérision sont preuve de grande sagesse
amitiés Arlette

Frederique a dit…

Trois points de vue, pictural, poétique et musical pour nous rappeler que la dimension de l'instant doit rayonner (shining), ne pas se liquéfier dans notre mémoire (Dali), se graver et marquer le relief de nos bonheurs (chez toi).

maria-d a dit…

@ camille ...

à la poursuite
du temps perdu



@ Ariaga ...

Merci à vous pour la visite et l’appréciation qui me touche



@ François …

Je retiens les trois « b »
Merci



@ LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS ...

L’écrit vint sans image et le tableau de Dali s’est imposé après
Merci



@ arlettart ...

Humour - Amour
Dérision - Dilection

maria-d a dit…

@ Frederique...

tu étais là pendant que je répondais chère Frederique, et je te remercie pour ta subtile analyse...

belle soirée et amitié