jeudi 2 août 2012

Résonance ... ...






... à un texte de Michel Chalandon


Sous et sous.
" Sous la houle, sous la pluie, le bruit cesse, nous sommes perdus et en attente, sous le reste, sous les phrases, les mots un à un, sous le dire et le faire. On fabrique, on construit, on se lance sans effroi, sans rien entre le cœur et les poches, sur le banc de pierre et les remous. La pluie coule et recommence.
Berceur, bercé par les rides et les saisons sans faire, sans construction, on figure, on échange, on rencontre la pluie. La pluie et rien n’en vient, ils sont rentrés, il a plu. Il a pleuré et il languit sous l’orage, sous le temps, il passe, il est abrité sans rien devant, la pluie et sur le côté, le souffle, et le souffle.
Appliqué à la vie rentrée, à la pluie posée, au rire, aux riens, à la rive engloutie la mer a gagné la partie, le vent, l’orage ils sont rentrés, ils ont fuit. L’orage à couvert, dans la chambre en haut, en haut de l’escalier, de l’escalier, sous et là, et là, ils se cherchent et on trouve, on est reposé, ô disposé.
Sous le vent, sous l’orage, ils, et ils partent, ils portent, la vérité, la pluie une évidence, le chaud, la fraîcheur, il viendra bien, il viendra bien le feu. Les buches flambent, flambent, il est au devant, il porte au côté des histoires de marais délaissés, d’enfants partis et trouvés noyés aux écrevisses,

enrobés de grillages, dévorés, perdus, défaits, défaits, ils sont à la chambre en haut, en haut l’escalier, ils soufflent, ils soufflent, ils commencent et on se défait, on le refait. Tout est au pays, tout est au temps, ils se perdent, ils se recommencent, ils se vivent et ouvrent le temps.

Et à perdre et à gagner, le souffle sans fin, la vie sans barrière, les charges et en ballots, la paille, la paille sous la tête, sans fils, du silence et du vide dans la chambre, la pluie, la pluie, ils battent le drap, le drap, sans rien au parquet et plus de poussière, plus de grains, et le sable aux coudes

et le chemin oublié, la pluie rentrée, la chaleur partie. Les yeux tournent, ils se ramassent et ils oublient, le but, la fin, les victoires et la guerre, tout est défait, les bras, les mains, les yeux, ils sont perdus et hagards, temps de cerises et de fureur, une plaie, une plaie ouverte, sur le parquet. Et oh, on grince,
on grince, tout est perdu, tout est à perdre, la vie, l’errance, la rumeur, les choses drôles, les raretés, la poussière sous le lit. Le parquet grince, la vie errante, errante, le temps, les fruits mûrs, les oreilles ouvertes, la pluie en ce refuge, sous le toit, les tuiles et le souvenir, et le ciel bleu pâle, pâle.

Ils avaient laissé les doigts au montant de la porte et tout est parti et tout est revenu, ils se penchent, ils encombrent les nuages et les souvenirs, la vie simple et tranquille, le linge plié, les voiles tendus, détendus, posés, reposés. Il est temps, il est l’heure. Nous sommes, et nous y sommes, le temps
venu est compté, ils se glissent, ils se glissent sous la houle, sous la pluie, sous le souvenir, temps de fruits et temps de fraîcheur, la pluie, la pluie sur le refuge en haut de l’escalier, les doigts laissés au montant de la porte, le chemin seul, la route laissée, les ombres abandonnées. Les oiseaux 
sous les branches, les oiseaux dans le cœur, sans repos, sans trêve, est-ce une guerre, est-ce un combat tout tourne et tout tremble, la pluie, la pluie et l’orage, ils sont rentrés, ils y pensent, il y sont, en haut, en haut de l’escalier, plus d’effroi, plus d’alarmes, le calme, le repos dans la respiration 

silencieuse, temps passé sous les branches à regarder les oiseaux. "
08 Août 2011.



(Encres : maria-d)

6 commentaires:

Brigetoun a dit…

dessins aussi beaux que le texte

camille a dit…

Quelle fluidité
Quelle beauté assemblée
Merveilleuse lecture

Belle journée chère Maria-D

Frederique a dit…

Complémentarité.

Gérard a dit…

Le dessin avec du rouge à sa base, mon préféré

O a dit…

Ô !
un coeur disposé
amour phileo
c'est très beau

jeanne a dit…

ah tes dessins maria
j'aime j'aime
cette légèreté
cet envol