vendredi 5 octobre 2012

L'arbre







               L’arbre s’ouvre
               je le vois qui baille
               je meurs      les yeux épris
               de lumière

               entre les feuilles
               le soleil bouge
               lait des étoiles      lactée
               est la voie

               dans le vase  l’eau des fleurs
               odeur âcre des marées
               pourriture  macérée

               l’arbre entend la mer
               le flux et le reflux
               la voix des fleurs    glissade
               sur la dune

               le sable pleure
               la tempête arrache les graines
               la sève est de miel
               hydromel des dieux

               vin des vignes vierges
               ivresse des jours de pain
               fraîcheur des branches ouvertes






(peinture : arbre [détail] / maria-d)

10 commentaires:

jeanne a dit…

l'arbre est le lien
entre la terre et le ciel
j'ai planté trois graines
de baobab
les feuilles sortent de terre

François a dit…




LE PREMIER ARBRE

C'était lors de mon premier arbre,
J'avais beau le sentir en moi
Il me surprit par tant de branches,
Il était arbre mille fois.
Moi qui suis tout ce que je forme
Je ne me savais pas feuillu,
Voilà que je donnais de l'ombre
Et j'avais des oiseaux dessus.
Je cachais ma sève divine
Dans ce fût qui montant au ciel
Mais j'étais pris par la racine
Comme à un piège naturel.
C'était lors de mon premier arbre,
L'homme s'assit sous le feuillage
Si tendre d'être si nouveau.
Etait-ce un chêne ou bien un orme
C'est loin et je ne sais pas trop
Mais je sais bien qu'il plut à l'homme
Qui s'endormit les yeux en joie
Pour y rêver d'un petit bois.
Alors au sortir de son somme
D'un coup je fis une forêt
De grands arbres nés centenaires
Et trois cents cerfs la parcouraient
Avec leurs biches déjà mères.
Ils croyaient depuis très longtemps
L'habiter et la reconnaître
Les six-cors et leurs bramements
Non loin de faons encore à naître.
Ils avaient, à peine jaillis,
Plus qu'il ne fallait d'espérance
Ils étaient lourds de souvenirs
Qui dans les miens prenaient naissance.
D'un coup je fis chênes, sapins,
Beaucoup d'écureuils pour les cimes,
L'enfant qui cherche son chemin
Et le bûcheron qui l'indique,
Je cachai de mon mieux le ciel
Pour ses distances malaisées
Mais je le redonnai pour tel
Dans les oiseaux et la rosée.


Jules SUPERVIELLE

Patrick Lucas a dit…

écorce de nos âmes
IL est le lien
entre deux mondes mêlés
deux vibrations
...
indispensable
vital

Yanis Petros a dit…

Mon
Ami
l'arbre
te ressembler
pour
ETRE
bien planté

Belle journée Maria

Frederique a dit…

Un marais maritime très jazzy et fécond.

maria-d a dit…

@ jeanne ...

petites graines deviendront grandes
très grandes



@ François...

Oh ! merci j’aime tant Supervielle



@ Patrick Lucas...

Le monde des profondeurs
et le monde céleste



@ Yanis Petros ...

Oui, les pieds enracinés pour pouvoir s’élever



@ Frederique ...

Lorsque j’ai lu ton commentaire j’étais en train d’écouter
Dee Dee Bridgewater

quelle coïncidence, n'est-ce pas





>>>>>>>>> amitié à vous 5 et beau week end

Alain Gojosso a dit…

Art or est sens quand parle aurore sur l'essence d'aile en vie...

(ce tableau aussi me parle beaucoup)

Bien à vous

Gérard Méry a dit…

Comme nous il a ses racines ! Belle ta peinture Maria

maria-d a dit…

@ Alain Gojosso ...

Votre commentaire est très lacanien ...;-)

Bien à vous



@ Gérard ...

merci pour le compliment qui forcit mes racines ;-)

Frederique a dit…

D'aucuns disent qu'il n'y a pas de coïncidence, que des rencontres qui font "choc". Et tu écoutais quoi de Brigdewater ? (quel nom, quand même, est-ce le sien réellement ?)