Nous sommes la trame silencieuse de la vie en sursis.
Le
souffle est de reprise, bleue est sa chair, et son ciel est enclin au
désir, regard des ramures à la pâle figure. Lenteur des obédiences et absence
des cœurs, fatigue et corps en résonance.
Au
commencement, les yeux du doute, en pleine mer, les mots voguent et frétillent,
pierres de lune et des flots… longues chevelures, et fils de brume que tissent
les écumes. Le lien est de raison et de poussière claire, une barrière de corail
là-bas au bout des lames.
Au plus
loin des étoiles, le mystère, un appel, un souffle silencieux au revers des
entailles. Tout est là et se pose, la vie et le reste, toutes ces petites
choses qui ne nous disent rien. Berceuses des sensibles et cordes de la rime.
Aux
griffes des nuages s’accrochent les couleurs, le vent et ses ramages, les
cailloux verts des plages qui roulent en chantant. Le tissu de la page, la
trame du vivant et toute cette lenteur qui remonte des grèves.
Le temps
est discourtois, il nous échappe sans cesse entre nos doigts de paille. Le
souffle est incertain, il va, il vient, il est enfant chétif, orphelin des
grandes histoires d’absences. Fleurs de vie prises au piège des filets de la
mort, cette longue sirène à la peau de serpent.
Vivre est
un poème, une épreuve herculéenne, une respiration, un silence aux yeux sans
fond.
La
lumière l’enfante, elle lui donne le sein, lait du ciel, de la terre le pain.
La vie est une rebelle, une belle gitane, libre et fragile qui danse les pieds
nus et que l’on condamne sans aucune oraison.
Bouche
ouverte, cœur en croix, le silence est roi. A chaque coin du drap une pâle
lueur, la trame de la route qui s’use sous nos pas, un froissé, une peur et la
pluie du rosier, corolles silencieuses sur l’eau calme et troublée.
Le
silence respire, une ride, un drapé, une vie est passée.
(Peinture : "Bagni Fontana ...a Joice a Trieste" / Giuseppe Zoppi)
(Peinture : "Bagni Fontana ...a Joice a Trieste" / Giuseppe Zoppi)
19 commentaires:
Âlma
Silenciosa
Como cantas bien
^^^^¨^^^
Un texte magnifique, d'une grande spiritualité, qui s'élève comme une prière. On y perçoit le chagrin et un grand amour de la vie, cette vie qui n'est rien et cependant nous prépare à l'absolu.
"corolles silencieuses sur l’eau calme et troublée" comme une cérémonie funéraire indoue
"le silence respire" la vie est là, dans ce drapé. Une naissance au ciel.
merci infiniment.
Vivre est un poème, une épreuve herculéenne, une respiration, un silence aux yeux sans fond.
Me gustam mucho tus palabras, mi amiga.
Viver é um poema, uma prova hercúlea,. uma respiração, um silêncio ...
" Le temps est discourtois, il nous échappe sans cesse entre nos doigts de paille " que c'est beau !
Oui ! Continuons de tisser et ce, même si le vent d'une main impassible balaie la toile du temps, la toile de notre temps si insignifiant qu'il met au signifié de sa composition à faire le vif vent...
Bien à vous et toujours au plaisir de vous lire.
La vie est un poème et le poème est la vie, les mots vous devancent sur le papier et disent l'indicible...!!
Quel beau texte !
Vous avez le sens de l'image !
Vous respirez la poésie !
Un seul regret : un peu trop de tristesse , de fatalisme .
Oui , souvent les épreuves semblent injustes , pénibles , mais il y a tant de moments gratuits , riches , pleins , ne serait ce qu'un lever de soleil à la campagne en été !
Un texte "difficile", dirai-je mystique... mais qui suscite la méditation.
@ Bernard …
;-) Alma bonita ;-)
@ François ...
Vous me dites beaucoup de belles et bonnes choses, je les prends et les gardes en moi, en mon coeur, une belle offrande.
@ Neyde ...
« Viver é um poema, uma prova hercúlea,. uma respiração, um silêncio ... »
Merci chère Neyde pour cette traduction, j’aime quand il y a des échos, des résonances… merci
abrazo
@ Gérard...
Merci Gérard
@ Alain Gojosso…
"Ami, ne désespère pas
Le jour viendra, le jour viendra
Ami, ne désespère pas"
JR Caussimon
@ Anonyme …
les mots sont plus rapides que le vent... ;-)
@ Jean…
Et en hiver Jean… en hiver aussi…
Les soleils d’hiver sont si merveilleux...
La tristesse est parfois si belle.
Merci pour vos mots, dire que je respire la poésie me touche infiniment , car les doutes sont grands(je ne vais pas faire de fausse modestie) ça fait plaisir
@ Frederique...
Mystique, méditation... des mots qui longtemps m'ont poursuivi, sans que je sache qu'ils m'habitaient... aujourd'hui je crois que je sais...
>>>>>>>>> Grand merci à vous pour vos mots, vos passages et appréciations...
vie
sursis
tissent
vie
disent
griffes
silence
vie
silence
vie
ci git
m'agit
magie
vie
vous êtes une magicienne de la couleur des mots ...
Je
parmi Nous
tel Vie sans défaut
Soupire.
Il incline le Ciel:
bleu Regard
son Envie.
A la feuille visage
Il teint l'écho furtif,
le passage immobile,
opaline distance,
le battement sans fin.
κ α ρ δ ι ̓ α
Germe Verbe,
Vision sans l'ombre.
A l'Initié, le long voyage, le plus au large.
Vagues d'esprit,
la proue enfante
les reflets d'albe,
ponces lègères,
plumes du vent.
Tresse des jours et des lumières,
le sable coule
du grand récif
en épousaille.
L'âme
en chemin l'astre scintille.
L'étonnement lui Seul l'enchante;
Tout le Secret, un paradis.
S'écrire à marcher,
promenade sans fin
au miroir nu de l'onde,
à l'heure frissonnante.
A deux mains
Entrelac
Claire-Voie
filtre l'essaim des mots,
La robe d'air du temps,
l'aube écorce muette.
Indocile acrobate
Elle s'endort.
Creux de soie,
La fleur déshabillée.
Sans cesse une prière, s'élance, virevolte. S'élève et se déploie.
Un mime au bout des lèvres, amour, l'amie, l'émoi.
-
Très, très bô-bô
... glaçant et magnifique dans sa réalité.
-
-
http://www.youtube.com/watch?v=AirbfEATUlA
-
^_^
-
@ enniop …
On me souffle les mots et je les assemble avec ce souffle…
Il n’y a aucune magie … peut-être une adéquation … peut-être
Merci pour votre écho léger et sensible une petite pluie de nuit,,, j’aime
@ Bernard …
Un bis … j’en suis ravie et je résonne…
Lui
ici en Nous
perfection
Animus.
Je
m’ouvre au ciel
œil azur
mon Désir.
Image rivage
rumeurs ténébreuses
voyage immobile
voie lactée
souffle léger
εὕρηκα
Lumière du Cœur
Illusion du mystère
Au Disciple, le cheminement, l’ouverture
L’Âme de la fleur
devant le songe
Albe-la-Longue
abrases d’Horaces
sourire de plume.
Cheveux du jour or des enfants
fleuve de lumière
et des brisants
en fiançailles
Souffle divin
chemin du ciel
éblouissement des grands espaces
Secret de l’aube.
Ecrire la marche
sous le linceul
psyché dépouillée du verbe
source première
Entre leurs mains
Enlacements
Nasse d’Amour
filtre magique
et cheveu d’or
gorge serrée mots désirés.
Rebelle équilibriste
Il s’éveille
Bras en croix
Le cœur défait
Une oraison, une raison, ruban de soie vers l’Eternel
Baiser du bout des lèvres, amour, l’ami, le désarroi.
@ Bourrache …
Vous avez dit « bô-bô » et non « bobo » ;-)) je respire... ;-)
Merci beaucoup Bourrache pour ton bis funambule
tes mots en image
tes mots en couleur
et le temps me griffe
Il me semblait, bien,
mais cet été là est déjà loin !
@ Jeanne...
griffure docile ;-)
@ michel de franquevaux...
Tout est loin , alors... ...
Que dire ici qui ne rompe le charme de cette lecture ! Charme que je ressens comme une sorte d'envoutement par la richesse des images, les mots, qui échappent aux banales réalités sans pour autant les nier, tout l'art d'un style inimitable, foisonnant, poétique, qui en filigrane exprime les contradictions des sentiments humains.
Merci beaucoup Sido pour cette fine analyse
Belle fin de semaine
et belles fêtes en préparation
Enregistrer un commentaire