jeudi 30 août 2012

Graine de pluie







               Graine de pluie venue d’Espagne
               un chant du cœur   une arme prête
               une fleur
               sur le chemin les hommes naissent
               les mains au ciel   prières âpres
               les yeux
               la bouche
               murmures à l’image de l’ivresse
               la chair attend
               un cri plane sur les terres
               l’oiseau entend        prosternation
               une larme   un pleur   une obédience
               un contrecoup
               un coup aux sens

               la graine s’ouvre comme une fleur
               une promesse

               une missive

               le ciel respire une pluie épaisse
               et puis s’apaise avant la nuit






(Dessin : L'écheveau à la rose / maria-d)

8 commentaires:

camille a dit…

La Pluie
Par les deux fenêtres qui sont en face de moi, les deux fenêtres qui sont à ma gauche, et les deux fenêtres qui sont à ma droite, je vois, j’entends d’une oreille et de l’autre tomber immensément la pluie. Je pense qu’il est un quart d’heure après midi : autour de moi, tout est lumière et eau. Je porte ma plume à l’encrier, et jouissant de la sécurité de mon emprisonnement, intérieur, aquatique, tel qu’un insecte dans le milieu d’une bulle d’air, j’écris ce poème.
Ce n’est point de la bruine qui tombe, ce n’est point une pluie languissante et douteuse. La nue attrape de près la terre et descend sur elle serré et bourru, d’une attaque puissante et profonde. Qu’il fait frais, grenouilles, à oublier, dans l’épaisseur de l’herbe mouillée, la mare ! Il n’est pas à craindre que la pluie cesse ; cela est copieux, cela est satisfaisant. Altéré, mes frères, à qui cette très merveilleuse rasade ne suffirait pas. La terre a disparu, la maison baigne, les arbres submergés ruissellent, le fleuve lui-même qui termine mon horizon comme une mer paraît noyé. Le temps ne me dure pas, et, tendant l’ouïe, non pas au déclenchement d’aucune heure, je médite le ton innombrable et neutre du psaume.
Cependant la pluie vers la fin du jour s’interrompt, et tandis que la nue accumulée prépare un plus sombre assaut, telle qu’Iris du sommet du ciel fondait tout droit au cœur des batailles, une noire araignée s’arrête, la tête en bas et suspendue par le derrière au milieu de la fenêtre que j’ai ouverte sur les feuillages et le Nord couleur de brou. Il ne fait plus clair, voici qu’il faut allumer. Je fais aux tempêtes la libation de cette goutte d’encre.


Paul Claudel

J... a dit…

Etrange
Etrange
Etrange poème
je ne comprends pas tout
mais est-ce bien nécessaire de tout comprendre ?
♥♥♥

Estourelle a dit…

Merci pour l'espoir
pour ferré
pour la gaine et la fleur
tant de ferveur
de fierté dans la musique espagnole

Gérard Méry a dit…

Graine de pluie pour nourrir la ROSE de ton beau dessin.

mémoire du silence a dit…

Message à Estourelle :
Il m'est impossible de déposer un commentaire chez vous, le code ne veut jamais passer même lorsque les signes sont correctement notés,,, je rencontre ce problème dans tous les sites blogger ayant activés la vérification des mots.
Serais-je un robot ????
Ceci dit je continue à vous lire, bien à vous.

maria-d a dit…

@ camille...

merci Camille pour ce beau poème
je connais si peu et si mal Paul Claudel


@ J...

♥♥♥ ;-))



@ Estourelle ...

Une chanson superbe, divinement chantée par Ferré
mais j'aime bien aussi cette version de Sapho



@ Gérard Méry...

Si tu savais comme je souffre en ce moment, je ne sais plus.


amitié à vous

Gérard Méry a dit…

Tu souffres de quoi Maria ..pas d'inspiration en tout cas.

jeanne a dit…

il y a toujours l'espoir accroché au rouge
l'espoir de demain
amitiés Maria